« Les grands diseurs ne sont pas les grands faiseurs. » – proverbe français indispensable en matière de RSE depuis toujours – d’ailleurs ses origines remontent au XVème siècle…

Les leviers de la RSE : l’heure des grands faiseurs est venue

La RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) apparaît parfois comme un domaine complexe et théorique. A quoi correspond-elle concrètement dans les entreprises aujourd’hui ? Le MagRH (le trimestriel de la communauté RH au sens large) offre une réponse pertinente grâce à sa connaissance des réalités de terrain. Il a publié un numéro spécial (No 8) sur la RSE, opportunément renommée “RSE : Réalités Sociales Elargies”, qui offre effectivement un panorama grand angle de la RSE.

Sur 200 pages, 70 contributeurs, dirigeants d’entreprise, DRH, directeurs RSE, directeurs du Développement durable, chercheurs, universitaires, syndicalistes et consultants y échangent leurs points de vue.

Je ne saurais trop vous conseiller de le parcourir dans son intégralité (voir le lien de téléchargement en bas de cet article) mais je voudrais aussi susciter votre intérêt en mettant en avant quelques belles initiatives. « Il faut agir en homme de pensée et penser en homme d’action » : les lecteurs réguliers de ce blog connaissent mon penchant bergsonien (voir : Sources d’inspiration et raisons d’agir). Ils savent aussi que les détracteurs primitifs de la RSE ne veulent saisir que les beaux parleurs, délinquants patentés du « greenwashing », alors que le monde de la RSE donne aussi à voir des grands faiseurs exemplaires, qui inspirent l’énergie de leurs pairs et confrères. C’est l’action de ces grands faiseurs, les leviers concrets de la RSE, les démarches de ces impacteurs, que j’ai souhaité mettre en avant. Ils sont l’avant-garde d’une société qui valorise de plus en plus les entreprises et les dirigeants capables de prendre des engagements concrets et de les piloter avec leurs parties prenantes (voir : « L’entreprise et le dirigeant de demain seront engagés »).

Il est intéressant de constater la diversité de ces initiatives, même si, s’agissant d’une publication à forte « tonalité RH », les versants social et sociétal sont plus fournis que le versant environnemental. Au-delà de cette diversité, la convergence entre RSE et RH, cimentée par les valeurs qu’elles portent, apparaît avec évidence. Cette convergence confirme le constat d’un groupe de travail de l’ANDRH auquel j’ai eu la chance de participer en 2019, qui s’est traduit par une publication au titre significatif : « RH & RSE, à la croisée des chemins » (livre blanc de l’ANDRH, Octobre 2019). J’y reviendrai prochainement. Toujours est-il que cette convergence s’impose de plus en plus et s’est d’ailleurs trouvée renforcée par la crise sanitaire et ses conséquences.

La transition d’une RSE consolatrice ou réparatrice (instaurer des corridors humanitaires dans les champs de ruines sociales et environnementales) vers une RSE à impact, celle que j’appelle depuis les origines de ce blog en 2012, la RSE transformative, va progressivement réfréner les ardeurs fébriles des grands diseurs et au contraire, braquer la lumière sur les grands faiseurs. En voici donc un avant-goût.

Quelques leviers de gouvernance

Placez la RSE au cœur de votre stratégie

Valérie Richard, Responsable RSE chez BETC

« La RSE transforme les entreprises. Il y a une quinzaine d’années, les entreprises ont vécu une transformation similaire avec l’arrivée du digital et parmi celles qui n’ont pas pris ce tournant tout de suite au sérieux, certaines ne s’en sont jamais remises : RIP Kodak. J’oserais un parallèle avec ce qui est en train de se passer pour la RSE : les entreprises qui ne comptent pas mettre la RSE au cœur de leur stratégie business ET de leur système de gouvernance risquent de péricliter tout comme Kodak et consorts. Nous en avons eu un exemple récent avec Kraft, dont l’action a chuté violemment, notamment parce que ce géant de l’agro-alimentaire n’a pas su remettre en question son offre de produits ultra-transformés et a tout misé sur le cost-killing. »

Pour aller plus loin sur : RSE et stratégie

Agissez sur vos produits

Damien Pellé, Directeur du Développement Durable de Galeries Lafayette/BHV Marais

« Nous voulons mettre en avant et expliquer, avec le plus de précision et de transparence possibles, ce que peuvent être concrètement des produits conçus de façon plus responsable aujourd’hui. Dans nos magasins, nous indiquons les produits qui ont une plus-value sociale, locale ou environnementale en précisant leurs caractéristiques (Matières recyclées, Cosmétique biologique, Emballage recyclé ou recharge, Seconde main, Location, Bois responsable, Produits réutilisables, Garantie à vie, Produit équitable, Produit solidaire, Produit caritatif, Produit partagé, Produit fabriqué en France, Produit du savoir-faire français, Produit local…). (…) Les produits Go for Good pèsent autour de 7% de notre CA mais notre objectif est de fortement l’augmenter.

Notre bilan est également positif en termes d’image. Cette démarche nous a permis de participer à l’effort de pédagogie collectif sur la nécessaire évolution de l’industrie de la mode, un des secteurs les plus polluants au monde, et d’apporter la preuve que responsabilité et désirabilité peuvent être compatibles. (…) A horizon 2024, nous voulons aller plus loin avec 100% de notre marque propre labellisée Go for Good et 25% des produits en magasins disposant du label. Nous ne souhaitons pas à partir de cette échéance référencer de nouvelles marques qui n’ont pas un minimum de produits dans leur gamme labellisés Go for good.

Par ailleurs, nous souhaitons donner leur chance aux marques responsables (+ 100% de nouvelles marques référencées) et en particulier aux marques locales et aux jeunes marques (plus de 200 jeunes marques de mode engagées soutenues et distribuées). (…)

La RSE est maintenant au cœur du réacteur de l’entreprise et nous amène à transformer notre stratégie commerciale et notre positionnement. D’ailleurs, nous avons organisé un programme de formation sur Go for Good pour que tous nos conseillers de vente connaissent nos actions RSE et puissent les retranscrire auprès des clients. »

Déterminez vos enjeux RSE / DD prioritaires

Sébastien Graff, Directeur des Ressources Humaines, de la Communication et de la RSE chez INVIVO

« Créateur d’intelligence alimentaire, InVivo a pour mission de transformer le monde agricole de manière responsable et durable, au bénéfice des agriculteurs, des coopératives et des consommateurs. (…) Notre métier est de faire le lien entre la Terre, ceux qui la cultivent et ceux qui s’en nourrissent. En amont, côté terre, les enjeux RSE sont de produire suffisamment pour nourrir une population mondiale – dont le taux démographique augmente en continu – tout en respectant l’environnement. En aval, côté consommateur, l’objectif est de satisfaire les attentes sociétales en matière de santé, de goût et des pratiques respectant la nature et les animaux. Au centre, les agriculteurs doivent bénéficier d’une juste rémunération, d’un accès aux apports technologiques pour une meilleure productivité et pour une amélioration de leur qualité de vie. »

Pour aller plus loin sur : les enjeux RSE

Exprimez votre raison d’être

Alain Masson, Directeur Responsabilité Sociale de l’Entreprise de Sodexo France

« Sodexo a 70 ans d’existence et quand je présente la RSE, cela m’amuse de reprendre une phrase qui est assez ancienne parce qu’elle doit dater de la fin des années 60 juste après la création de l’entreprise : « Aujourd’hui nous devons participer à la qualité de vie de consommateurs, de clients, de salariés, nous devons faire en sorte de développer les populations, les communautés dans les pays ou dans les régions dans lesquels nous sommes présents, tout ça dans une logique un peu durable ». C’est une phrase qu’avait prononcé Pierre Bellon, le fondateur de Sodexo. Cela ne s’appelait pas la RSE ni même le Développement durable, mais nous le mettions déjà en œuvre ! C’est un peu comme Monsieur Jourdain dans le Bourgeois Gentilhomme de Molière qui faisait de la prose sans le savoir Je pense que Pierre Bellon avait dès le départ dans son projet, le souhait de développer une entreprise responsable et pérenne. Et très tôt, Sodexo a lancé des projets responsables comme par exemple, en Amérique du Sud (Pérou, Colombie, Bolivie) la création d’écoles pour les femmes afin de leur permettre de devenir autonomes. »

Pour aller plus loin sur : la Raison d’être

Travaillez sur l’éthique

Hubert Landier, auteur, enseignant et consultant

« Nul n’est tenu de changer le monde mais au moins est-il possible de s’efforcer de se comporter d’une façon cohérente avec les principes qui nous animent. Ceux-ci relèvent de notre liberté, mais également des difficultés inopinées auxquelles nous sommes confrontés et de l’évolution de notre environnement humain et matériel. Au-delà de ses formes d’expression, la morale s’exprime à travers les choix que les circonstances nous obligent à faire :

      • Que doit faire le manager invité par son entreprise, un groupe cimentier, à diriger le projet de construction d’une usine et d’une carrière dans la plaine du Sous, au sud du Maroc, ceci au détriment de la culture des arganiers qui font vivre la population de la région, qui s’était organisée pour cela en coopératives de production ?
      • Que doit faire le médecin d’entreprise d’un groupe agro-alimentaire invité à se taire après avoir constaté que les cuves de lait étaient nettoyées à la soude et qui risque son emploi ?
      • Que doit faire le directeur général de la filiale française d’un grand groupe international invité à lancer un PSE en vue « d’optimiser les moyens de production » au niveau mondial, et ce moyennant une prime exceptionnelle d’un million d’Euros ?
      • Que doit faire de ses stocks le DG de ce groupe pharmaceutique face à l’interdiction en France d’un médicament qui vient tout juste d’être reconnu comme dangereux mais qui n’a pas encore été interdit dans un pays voisin ?

Ce sont là autant de cas de conscience concrets, et qui nous ramènent à la RSE. Celle-ci ne saurait se réduire à de nobles principes et à des réalisations marginales mises en images par le service communication à l’intention de la galerie. Il s’agit également d’une question de valeurs et de morale pour chacun de ceux et de celles qui disposent d’une parcelle de pouvoir au sein de l’organisation. »

Pour aller plus loin sur : l’éthique

Indexez une partie de la rémunération variable de vos dirigeants sur des critères RSE

Wilfried Remans, Directeur RSE et Affaires Publiques au sein de BNP Paribas Fortis (Belgique)

« Le top 5000 du groupe BNP a sa rémunération variable impactée par des indicateurs RSE. En Belgique, les rémunérations variables sont posées sur les critères suivants : la satisfaction client, la compliance, la QVT, la consommation de papier, le bien-être au travail.»

Pour aller plus loin sur : l’alignement RSE-management

Maîtrisez vos impacts – négatifs ET positifs

Pascal Demurger, directeur général de la Maif

La recherche d’impact sur la société devient permanente. « Comme nous sommes des assureurs, nous ne favorisons pas le remplacement d’une voiture, mais bien la réparation ; nous optons pour les pièces d’occasion et non des pièces neuves ; mais comme nous sommes aussi des investisseurs financiers, nous revendons immédiatement nos actions Bayer le jour de l’annonce de la reprise de Monsanto… » La politique RH est aussi impactée par cette démarche. Un symbole : « chez nous DRH signifie Direction des Richesses Humaines ». Et le style de management est aussi mis en adéquation avec cette stratégie : depuis plusieurs années nous avons engagé un processus de formation du management par la confiance.

Le niveau de satisfaction attendu par les clients est de plus en plus élevé. L’entreprise, si elle veut survivre, doit s’adapter pour les fidéliser. C’est la seule réponse qui permet d’associer la performance et la responsabilité sociale. Dans la liste des moyens nécessaires aux yeux de Pascal Demurger, on trouve pêle-mêle l’absence d’incentive sur les ventes pour favoriser les conseils « objectifs », ce qui permet ainsi à la Maif d’avoir une perte de clientèle 4 à 7 fois moins forte que la moyenne du marché. On trouve aussi la nature des indicateurs sur l’accord d’intéressement : le degré d’épanouissement des collaborateurs, le niveau de satisfaction des sociétaires/clients, l’impact sur l’environnement et la performance. Tout est lié et est approprié par tout le monde. Même la rémunération du Président est touchée par cet engagement.

Pascal Demurger rappelle que lors du « scandale » portant sur la révélation de la rémunération du PDG de Renaut Jacques Calvet, son salaire était de 45 fois le SMIC, aujourd’hui les salaires des PDG du Cac sont de l’ordre de 240 fois le Smic. A la Maif il est inscrit que le différentiel entre le plus bas salaire et le plus haut ne peut dépasser 20 fois. (…) Cette dimension est importante, car comment le PDG peut-il faire partie du « corps social » lorsqu’il est « hors sol » ? La véritable révolution de l’entreprise est bien de mobiliser l’ensemble du corps social sur une même vision, sur un même objectif, sur une même stratégie. Si le PDG est absent alors que c’est son rôle de porter cette vision, d’incarner cette politique, c’est l’échec assuré. – Propos recueillis par André Perret, lors de l’intervention de P Demurger au HR Congrès au Pré Catelan le 3 octobre 2019

Valérie Richard, Responsable RSE chez BETC

« Après avoir recensé et diminué les impacts négatifs, la RSE s’attaque maintenant à maximiser les impacts positifs pour créer une nouvelle génération d’entreprises plus contributives et collaboratives. Pourquoi ? Parce que l’on s’est rendu compte que la RSE a un impact énorme sur la réputation de l’entreprise et donc sur sa valeur et sur ses résultats économiques. En 2017, le Reputation Institute estimait à 40% le poids de la RSE dans l’évaluation de la réputation d’une entreprise (études RepTrak). »

Pour aller plus loin sur : la maîtrise des impacts

Anticipez les évolutions réglementaires…

Elisabeth Saubadu, Directrice juridique RSE Orange

« Parallèlement au développement du droit souple, depuis les années 2000, les pays occidentaux multiplient les initiatives en matière de protection de l’environnement et de défense des droits de l’homme et adoptent des réglementations à portée extraterritoriale engageant la responsabilité civile voire pénale de l’entreprise et de ses dirigeants. Nous pouvons citer à titre d’exemple la loi californienne sur la transparence dans la chaine d’approvisionnement adoptée en 2010, la loi de 2015 sur l’esclavage Moderne au Royaume Uni et la loi sur la diligence raisonnable contre le travail des enfants votée en mars 2019 au Pays-Bas. L’Union Européenne qui a longtemps considéré que la RSE relevait du droit souple et d’une démarche volontaire, lui donne un caractère plus contraignant avec la Directive européenne sur la publication d’informations non financières (2014/95 UE). »

… sans oublier que la RSE fonctionne d’abord par des engagements volontaires

Wilfried Remans, Directeur RSE et Affaires Publiques au sein de BNP Paribas Fortis (Belgique)

« Contrairement à la France nous avons peu de réglementations punitives en Belgique, comme les obligations concernant l’embauche des personnes handicapées. C’est à l’entreprise de faire…et donc cela devient un objectif RH. Des réseaux se forment et agissent en interne : les relations Femme/homme, les LGBT, le Handicap, l’Afrique, des réseaux de volontaires par thème (la durabilité papier/plastique…) C’est ainsi que nous avons 150 collègues qui sont labellisés Eco-coachs et ambassadeurs RSE, et des animateurs de réseaux. »

Pour aller plus loin sur : le portage par le management intermédiaire

Respectez vos clients

Patrick Storhaye, Président de Flexity, Professeur Associé au CNAM Paris, fondateur de RH info

« En 2014, plusieurs acteurs de l’industrie pharmaceutique Nord-Américaine avaient été pointés du doigt, notamment par Hillary Clinton, pour avoir augmenté brutalement le prix de certains médicaments vitaux, et ce dans des proportions ahurissantes. Martin Shkreli, alors CEO de Turing Pharmaceuticals qui avait augmenté un de ses produits de 5 000%, était au centre de la polémique et fut alors désigné comme l’homme « le plus détesté » des Etats-Unis. Dans un entretien sur CNBC, le CEO de Valeant vantait de son côté les mérites de sa stratégie de croissance par acquisitions, financée par une dette aussi galopante qu’importante, comme la meilleure option pour ses actionnaires. Plusieurs articles fustigeaient alors sa propension à servir le seul intérêt de ses actionnaires au détriment de celui des patients. Elu CEO de l’année en 2015, il fut limogé en 2016, sa stratégie explosant en vol, puis arrêté ensuite pour soupçons de fraude. Warren Buffet le donna alors en exemple de ce qu’il ne faut pas faire pour présider aux destinées d’une entreprise. »

Pour aller plus loin sur : dépasser la détestation de l’entreprise

Identifiez vos parties prenantes

Pascal Demurger, Directeur Général de la MAIF

« Les dirigeants prennent progressivement conscience de l’influence grandissante des parties prenantes parmi lesquelles la population des jeunes diplômé(e)s de plus en plus réticente à rejoindre des entreprises qui ne démontrent pas, par des actes forts, leur engagement réel pour le progrès de la Société. C’est ce que montre avec conviction Pascal Demurger, Directeur Général de la MAIF, dans son superbe livre plaidant pour un rôle politique de l’entreprise sur les grandes questions de société (« L’entreprise du XXIe siécle sera politique ou ne sera plus », Editions de l’Aube, 2019). » – Charles-Henri Besseyre des Horts, professeur associé HEC Paris

Pour aller plus loin sur : les parties prenantes

Quelques leviers du management responsable

Réfléchissez collectivement aux limites du management responsable

Gabriel Artero, Président de la CFE-CGC Métallurgie

« En réorientant le débat de la responsabilité de l’entreprise dans l’ensemble de sa chaîne de sous-traitants et fournisseurs, la RSE pose la question à l’avenir, de la responsabilité de l’encadrement. (…) Dans deux affaires (Areva et Total), des juridictions ont, en droit, reconnu la responsabilité de la société-mère pour les actes d’une de ses filiales. Ces décisions ne sont pas neutres pour l’encadrement car celui-ci est porteur de la responsabilité dans l’entreprise. Dans ce contexte, que devient la responsabilité personnelle des cadres d’une entreprise vis-à-vis des pratiques de ses sous-traitants ? Pourra-t-on sanctionner voire licencier purement et simplement un encadrant pour une faute commise par un sous-traitant entrant dans la chaîne logistique dont il a la charge ? La responsabilité de l’encadrant sera-t-elle engagée au titre de la RSE, alors même que l’encadrement n’a pas toujours les moyens d’appliquer les engagements RSE des directions générales dans l’ensemble de la chaîne de la valeur ? Alors que des propositions de lois vont dans le sens de la pénalisation du donneur d’ordre pour des fautes commises par tout sous-traitant de sa chaîne d’approvisionnement, la question reste ouverte car peu s’en soucient. »

Pour aller plus loin sur : le management responsable

Mettez en œuvre l’intrapreneuriat

Jérôme Delorme, ancien Chargé d’étude RSE et ancien Auditeur interne, à propos de BNP Paribas

« Dans un certain nombre d’entreprises, on assiste à l’émergence de réseaux d’acteurs internes, qui souhaitent mener des actions pour réduire l’impact de l’activité économique sur les territoires. Ces coordinations plus ou moins informelles sont parfois spontanées, parfois encouragées par l’entreprise. Habilement, certaines entreprises utilisent cette énergie pour incarner leur stratégie de marque en général, et de marque employeur en particulier. C’est par exemple le cas du Groupe BNP Paribas, qui a développé le programme Intrapreneur4Good. Cette initiative permet de travailler sur le « sens » et « l’impact positif » en lien notamment avec le mouvement Tech4Good qui émerge partout dans le monde. Mais ce programme permet aussi de travailler sur l’initiative, voire sur la prise de risque, car c’est l’une des clés de l’innovation, notamment dans les grandes organisations traditionnelles. »

Pour aller plus loin sur : l’intrapreneuriat

Pratiquez le management participatif et collaboratif

Sébastien Graff, Directeur des Ressources Humaines, de la Communication et de la RSE chez INVIVO

« Dans le cadre de la construction de notre plan stratégique « 2030 by InVivo », qui se veut collectif et engagé, les collaborateurs ont été invités à partager leurs idées sur une plateforme collaborative, après avoir été réunis avec le DG pour entendre les ambitions et les tendances dans le domaine. (…) Par ailleurs, à l’occasion de l’élaboration de « 2030 by InVivo », une commission « RSE et innovation » comprenant plusieurs membres de notre Conseil d’administration a été créée pour apporter leur réflexion sur la politique que devrait mener le groupe en RSE. »

Pour aller plus loin sur : l’entreprise participative

Quelques leviers sociaux

Elargissez la sphère d’influence de la RH

Souleymane Traore, DRH de CFAO RETAIL Côte d’Ivoire

« De mon point de vue, la RSE apporte une dimension supplémentaire à la sphère RH. Le collaborateur est pris en compte dans sa performance individuelle, il se sent par la RSE appartenir à une organisation qui va au-delà de son cœur de métier pour apporter sa contribution à l’amélioration de la vie communautaire. Cela donne du sens en termes de contribution individuelle mais surtout collective, toute chose qui est créatrice de cohésion et de dynamique d’équipe, qui sont indispensables pour la performance de l’organisation et l’épanouissement des collaborateurs. »

Pour aller plus loin sur : l’articulation entre RSE et RH

Avant-propos d’André Perret

« Et si la RSE n’était ni plus ni moins que l’option de la survie de la fonction RH, cette mission qui consisterait à accompagner la gouvernance vers les bonnes options stratégiques, les bonnes politiques, les bonnes pratiques, seules garantes aujourd’hui du développement et de la réussite de l’entreprise. Plus besoin de discuter de la place du DRH au Codir ou au Comex… Dans RSE, il y a « environnement » et « sociétal » Qui, mieux que la DRH peut assumer la coordination des deux… et la jonction avec l’économie. »

Pour aller plus loin sur : l’avenir de la fonction RH

Soudez l’alliance RH-RSE

Fabrice Bonnifet, Directeur Central Développement Durable & QSE, Groupe Bouygues et Président du C3D (Club des directeurs du développement durable)

« Face aux défis de la RSE, les fatalistes dénigrent, les lâches se cachent et les courageux et les lucides essaient d’agir ! (…) Au démarrage des démarches DD/RSE dans les entreprises, la fonction RH a souvent perçu le DD pour sa composante sociale comme une démarche « concurrente ». Ce n’est plus vraiment d’actualité mais que de temps perdu en lutte stérile et jeu de pouvoir inutile. Mais le tort était partagé, nous avons manqué de dialogue avec cette fonction. Compte tenu des enjeux, il est urgentissime de combiner nos compétences pour agir dans l’intérêt des collaborateurs et donc de nos entreprises. »

Pour aller plus loin sur : le potentiel humain au croisement entre RH et RSE

Faites monter l’ascenseur social et les compétences

Damien Pellé, Directeur du Développement Durable de Galeries Lafayette/BHV Marais

« Je crois pouvoir affirmer qu’aux Galeries Lafayette, l’ascension sociale existe et fonctionne. En effet, alors que nous avons un parc de magasins relativement stables, ce qui pourrait limiter les opportunités de mobilité verticale, un tiers de nos cadres ont été recrutés dans l’entreprise sans disposer de ce statut. Nous leur avons permis de faire carrière. Ces évolutions sont favorisées par notre institut de formation interne qui existe depuis de nombreuses années et qui accompagne les salariés dans leur montée en compétences (86% des salariés ont suivi une formation en 2018) ».

Pour aller plus loin sur : RSE et montée en compétences

Féminisez les instances dirigeantes et les effectifs des « métiers masculins »

Alain Masson, Directeur Responsabilité Sociale de l’Entreprise de Sodexo France

« 50 % des membres du Conseil d’administration et plus de 30 % des cadres supérieurs de Sodexo sont des femmes. (…) Nous nous sommes engagés à ce que 40 % de nos cadres dirigeants soient des femmes d’ici 2025. Nous avons également créé le Women’s International Forum for talent (SWIFt) qui s’appelle aujourd’hui SoTogether car il est composé de femmes et d’hommes. C’est un conseil consultatif dont l’objectif est de parvenir à l’égalité à tous les niveaux de l’entreprise.

Il faut savoir que nous avons deux grandes familles de métiers. Nous sommes plutôt connus pour le premier : la Restauration. Mais quasiment 35% de notre chiffre d’affaires se fait sur des activités de Maintenance et de facility management. Ces métiers sont historiquement très masculins et nous mettons en place différentes actions pour les féminiser. Sur ce sujet, mon travail consiste, dans un premier temps, à déconstruire les stéréotypes.

Nous avons d’ailleurs réalisé une étude d’une large ampleur menée sur une période de cinq ans, qui a porté sur 50.000 managers représentant différentes fonctions dans 70 entités à travers le monde. Elle a démontré, à travers des indicateurs qualitatifs (taux d’engagement, taux de fidélisation des clients) mais également des indicateurs financiers (marge opérationnelle, …) qu’une équipe mixte (équipes présentant un ratio femmes/hommes compris entre 40 et 60 %) était synonyme de performance. »

Pour aller plus loin sur : la parité managériale

Investissez sur la QVT

« On observe 35% de turnover en moins dans les entreprises agissant pour le bien être des salariés. »

T. Rathand and J. Harter, “Wellbeing : The Five Essential Elements”, étude Gallup citée in “RSE : Réalités Sociales Elargies”, MagRH No 8, novembre 2019.

Pour aller plus loin sur : la QVT

Mobilisez les ressources du dialogue social

Cécile Blondelon, Conseillère technique de la CFTC

« Avant d’aller plus loin, il convient en premier lieu de veiller à l’application des lois adoptées. A titre d’exemple, celle sur le devoir de vigilance prévoit que les représentants de salariés soient consultés pour élaborer des plans de vigilance. Aucune multinationale ne l’a pour l’instant fait. Il nous semble également important que l’environnement devienne une composante du dialogue social. Cela est nécessaire tant la transition écologique impactera les salariés ».

Pour aller plus loin sur : le dialogue social

Hubert Landier dans une fiction relatant la vie au travail dans une start-up cool

« Je me suis aperçu qu’il n’y avait pas de représentants du personnel. J’ai cherché à savoir pourquoi. Le business unit manager m’a expliqué que c’était parce qu’il y avait eu carence aux élections. ‘Je te l’ai dit. Ici, on est dans l’informel. S’il y a quelque chose à dire, il suffit de le dire. S’il n’y a pas de délégués, c’est parce qu’il n’y en a pas besoin dans la mesure où tout se passe bien ! Et si ce n’est pas ton avis, c’est simple, tu peux t’en aller… ‘. C’est ce que j’ai fait, finalement. »

Pour aller plus loin sur : l’utilité des syndicats

Accompagnez les acteurs du changement

David Mahé, Président du cabinet Stimulus

« Contrairement à beaucoup d’idées reçues, il ne faut pas accompagner le changement mais les acteurs de l’entreprise qui le pensent, ceux qui le portent au quotidien et ceux qui le vivent. Gérer les émotions et répondre aux besoins de ces différents collectifs constitue donc un axe majeur d’un projet de transformation réussi. (…)

Il est essentiel d’avoir une approche adaptée aux parties prenantes pour les accompagner dans les différentes phases des projets de transformation. Nous allons ensuite nous focaliser sur 4 types de sujets ayant trait aussi bien à la prévention des risques qu’à la réussite de la transformation :

      • La prévention des impacts individuels et collectifs ;
      • L’accompagnement des salariés en difficulté ;
      • L’implémentation de la transformation ;
      • La contribution à la négociation de ces changements en aidant les entreprises à dialoguer sur l’organisation, le mode de management, et les interrelations. »

Pour aller plus loin sur : le rôle du management dans la QVT

Quelques leviers sociétaux

Définissez vos impacts et vos engagements

Alain Masson, Directeur Responsabilité Sociale de l’Entreprise de Sodexo France

« Notre démarche RSE est d’abord sous-tendue par une feuille de route qui s’appelle « Better tomorrow 2025 » qui décline nos neuf engagements conçus pour développer des conduites responsables dans tous les aspects des activités de Sodexo. Ces neufs engagements sont issus du croisement de 2 dimensions :

nos trois rôles en tant qu’entreprise (employeur, entreprise de service, entreprise citoyenne),

– nos trois impacts (social, environnemental et sociétal).

Ainsi, pour chacun de nos rôles, nous avons pris l’engagement d’influer positivement sur les personnes, les communautés et l’environnement. Chaque engagement s’accompagne d’un objectif concret et mesurable grâce auquel le Groupe peut suivre les progrès accomplis.

Dans nos neuf engagements, nous avons trois priorités :

La première concerne le gaspillage alimentaire. Nous nous engageons dans la réduction du gaspillage alimentaire dans le cadre de nos activités avec un programme mondial « WasteWatch », qui permet de recenser les causes du gaspillage et de mettre en place des actions pour les résoudre. Nous mettons également notre expertise au service d’autres entreprises et d’ONG.

La deuxième priorité est la lutte contre la faim. Nous ne pouvons pas être une entreprise de Restauration et de Services, avec 75 millions de clients dans le monde, et ne pas nous occuper de lutte contre la faim et de la malnutrition, notamment dans les pays où nous sommes présents et où ces sujets sont cruciaux. Nous apportons des conseils et du soutien à des populations à risque de malnutrition. Nous redistribuons des surplus alimentaires et nous finançons des jardins collectifs afin d’encourager l’autosuffisance alimentaire. Par ailleurs, nous développons depuis plus d’une vingtaine d’années maintenant un programme qui s’appelle : « Stop hunger”.

Enfin, notre troisième priorité est un sujet RH : c’est la mixité. Avec 450 000 collaborateurs dont environ 35 000 en France, nous sommes le 19e employeur mondial et nous revendiquons sur la question de l’égalité femmes-hommes une position de leader. En effet, 50 % des membres du Conseil d’administration et plus de 30 % des cadres supérieurs de Sodexo sont des femmes. »

Pour aller plus loin sur : la maîtrise des impacts

Construisez vos écosystèmes territoriaux

Groupe Archer

Archer, né en 1987 dans la « capitale de la chaussure » Romans-sur-Isère, est un groupe d’économie solidaire qui a été créé pour trouver des solutions à l’exclusion et au chômage. Car Romans a été touché de plein fouet par la désindustrialisation lorsque les entreprises ont délocalisé leur production dans des pays à bas coûts : il fallait fédérer les acteurs locaux pour aider la population et maintenir coûte que coûte une activité industrielle et les savoir-faire associés. Une ligne de production a été rachetée, un lobbying antidélocalisation a été mené auprès des entreprises locales, les compétences ont été mutualisées. Ces actions ont permis de recréer de l’emploi et des entreprises. En associant étroitement la population à la revitalisation du territoire, une dynamique positive s’est mise en place. Des startups, des PME ont vu le jour et développent aujourd’hui des activités très éloignées de la vocation originelle de Romans-sur-Isère.

Pour aller plus loin sur : l’histoire du Groupe Archer

Ancrez-vous sur vos territoires… aussi à l’international

Antoine Vignial, Secrétaire Général du Groupe Saint-Gobain en charge de la RSE

« Nous avons inauguré il y a quelques années en Inde un centre de R&D multi-métiers, qui a noué des relations très fortes avec les universités locales. Cela représente un vivier de talents pour Saint-Gobain et des débouchés professionnels pour de nombreux étudiants. Sur les sujets liés à la santé et à la sécurité sur nos sites, lorsque nous mettons en place des standards, souvent plus stricts que les législations locales, cela relève le niveau d’exigence globale pour l’ensemble des acteurs. Il y a partout des initiatives qui participent d’un mouvement général d’implication responsable de Saint-Gobain dans les territoires. En Afrique du Sud, un programme de formation lancé en partenariat avec l’ONG YouthBuild permet le partage de savoir-faire des salariés du Groupe avec des jeunes sans-emplois issus de milieux défavorisés. Cela répond aussi aux problématiques d’employabilité et de pénurie de main d’œuvre que l’on rencontre beaucoup dans les métiers de la construction. Tous ces exemples montrent que les actions de RSE ont du sens quand elles sont liées à nos métiers, et qu’elles résonnent avec les besoins locaux. Et surtout, que l’entreprise n’est pas qu’un acteur économique, qu’elle doit être utile à la société. »

Impliquez-vous dans la création d’emplois

Bertrand Martinot, à l’époque directeur général adjoint des services, du développement économique, de l’emploi et de la formation à la Région Ile-de-France

« Environ la moitié des 30 métiers les plus en tension en Ile-de-France sont des emplois peu ou pas qualifiés, par exemple : ouvriers de l’emballage et manutentionnaires, aides à domicile, aides de cuisine, ouvriers non qualifiés du bâtiment, aides – soignants, conducteurs routiers, livreurs… Or des entreprises du secteur social sont actives sur tous ces métiers. »

Ancrez-vous sur les territoires par les recrutements

La Banque Postale

« C’est dès le recrutement que les DRH peuvent aider l’entreprise à mieux satisfaire les parties prenantes comme le montre l’exemple d’une filiale de la Banque Postale, spécialisée dans les financements et les prêts aux particuliers, dont plus de la moitié de l’effectif de 600 personnes a été recrutée dans le bassin d’emploi où se situe son siège en zone sensible. » – Charles-Henri Besseyre des Horts, professeur associé HEC Paris

Participez à l’insertion des jeunes par l’apprentissage

Engie

« Avoir dans ses effectifs plus de 10% d’alternants comme ENGIE s’y est engagé et en embaucher la moitié requièrent de nouveaux modes de formation, de management et d’organisation du travail. » – Marc Deluzet, Délégué général OSI, Observatoire Social International

Pour aller plus loin sur : l’emploi des jeunes

Identifiez et occupez-vous des aidants

Gabrielle Gueye, Co-fondatrice et Directrice associée, Richesses Immatérielles

« La question des collaborateurs aidants est souvent accueillie avec empathie et traitée avec parcimonie. Une situation insensée quand on sait que ne pas traiter le sujet peut coûter plus de 35.000€/an/100 collaborateurs. (…) Aujourd’hui seuls 31% des dirigeants d’entreprise sont en mesure d’estimer le nombre de salariés aidants présents dans leur entreprise. (…) Les différentes études conduites ces cinq dernières années montrent que les aidants représentent 20% des actifs [Baromètre Aider et Travailler sept. 2017]. (…)

Sachant qu’un tiers des aidants ont des troubles du sommeil, 21% ont leur moral impacté du fait de leur situation et que 41% d’entre eux passent plus de 3h par jour à aider la personne dépendante dont ils ont la charge ; le sujet de la prévention de leur santé physique et mentale est un véritable sujet au regard de la loi. (…)

En outre, informer et outiller les managers de proximité est essentiel. En 2017 on constatait que seulement 35% des Français avaient entendu parler des aidants. Les boîtes à outils peuvent être constituées d’arbres de décisions, des conditions des absences des aidants, de bonnes pratiques, d’ateliers de co-développement professionnel, etc.) (…)

De nombreux entretiens avec des collaborateurs aidants, leurs collègues et leurs managers montrent que leur rôle d’aidant a permis de développer des compétences nouvelles. Parmi celles les plus citées : empathie, écoute, meilleure organisation du temps. Mais à ce jour, aucune étude approfondie n’a été conduite sur le sujet. En 2030, 1 actif sur 4 sera aidant. »

Actionnez le mécénat

Layticia Audibert, CEO de Gandee

« Dans le cadre de la RSE, le mécénat n’est plus un accessoire. Il représente dorénavant un maillon essentiel en constituant un outil de transformation globale de l’entreprise vers son but sociétal. (…) Développer une politique de mécénat améliore les relations avec les clients et la réputation en ayant un impact positif sur son image tout en permettant de réduire le turnover et de motiver les salariés. Il contribue à l’amélioration de la productivité, l’esprit d’équipe et le leadership, à renforcer la fidélité des clients, permettant ainsi à l’entreprise d’en retirer un avantage compétitif voire d’entrer en relation avec des partenaires stratégiques. Le mécénat permet donc non seulement d’avoir un impact positif sur la société en agissant pour des causes sociales ou environnementales mais aussi d’améliorer les ressources de l’entreprise, voire d’en assurer la pérennité. »

Pour aller plus loin sur : le mécénat de compétences

Maîtrisez les risques de votre supply chain

Damien Pellé, Directeur du Développement Durable de Galeries Lafayette/BHV Marais

« Nous avons décidé de mutualiser les audits sociaux et environnementaux avec d’autres grandes marques dans le cadre de l’ICS (Initiative for Compliance and Sustainability) qui vise à promouvoir l’amélioration des conditions de travail dans les chaînes d’approvisionnement des entreprises. Nous travaillons également avec l’Amfori sur le même sujet. Nous cartographions nos différents risques et publions un rapport de vigilance dans le cadre de l’application de la loi n°2017-399 du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre. Nous portons notre attention sur les risques : de non-respect des réglementations locales en matière de sécurité dans les sites de production, de dépassement des heures supplémentaires autorisées, de rejets d’eau polluée par les teintureries et les tanneries de cuir, … »

Quelques leviers environnementaux

Agissez sur l’offre

Damien Pellé, Directeur du Développement Durable de Galeries Lafayette/BHV Marais

« Nous voulons être la vitrine de la mode responsable. 90% de notre empreinte écologique provient de la fabrication des produits qui sont vendus dans nos magasins. Si nous voulons agir, il faut donc revoir notre offre. Je distingue du coup 2 volets : les actions concernant notre marque propre et celles concernant les marques externes que nous commercialisons. Nous voulons être exemplaires dans la façon dont nous fabriquons nos produits en marque propre. Notre ambition est (1) d’assurer une traçabilité totale du produit du champ de coton jusqu’au magasin, (2) d’utiliser les matières les plus écologiques possibles (limitation des traitements chimiques, coton responsable, cachemire et nylon recyclé …) et de (3) garantir les meilleures conditions sociales et environnementales chez nos sous-traitants. (…)

Pour les marques extérieures, nous souhaitons leur fournir une plateforme pour mettre en valeur tout ce qu’elles font en matière de RSE. Nous jouons notre rôle dans la mode responsable en parlant et en mettant en avant les marques qui se sont engagées.

Nous attribuons le label Go for Good à certains produits qui remplissent différents critères (500 actuellement). Par choix, la démarche Go for Good porte sur des produits et non pas sur des marques. Il était important pour nous d’associer cette démarche aux caractéristiques concrètes et vérifiables des produits et non à des projets globaux de marques ou d’entreprises qu’il ne nous est pas possible d’évaluer dans le détail à notre niveau. »

Pour aller plus loin sur : l’empreinte écologique

Partagez, échangez, mutualisez

Fella Imalhayene, Déléguée Générale du Global Compact France

« Les échanges de bonnes pratiques sont monnaie courante sur les sujets de RSE. Il faut savoir qu’en 2016 le Global Compact regroupait 500 entreprises en France et aujourd’hui nous dépassons les 1.000 dont 50% de PME. Nous assistons à une véritable prise de conscience des dirigeants de l’importance des enjeux environnementaux et sociaux pour le développement de leurs entreprises. Ils ont conscience que s’ils ne s’attachent pas à résoudre ces problématiques, il y a un réel risque ‘business’ ».

Pour aller plus loin sur : les dirigeants face au risque climatique

Conclusion (provisoire)

Ces extraits du MagRH dédié à la RSE ont pour vocation de montrer la richesse des initiatives mises en œuvre aujourd’hui. Ils constituent un point de départ pour s’inspirer des expériences utiles et pour nourrir votre propre politique RSE.

Ils ont aussi pour vocation de vous inciter à élargir la focale en mettant en œuvre ce que l’on appelle pompeusement en « langage RSE », une analyse de matérialité. Elle consiste simplement à traduire votre stratégie en enjeux et en impacts, puis à les croiser avec les attentes de vos parties prenantes. C’est la beauté de la RSE : à nulle autre pareille, votre politique RSE peut s’inspirer des bonnes pratiques mais exprime avant tout votre singularité,… votre raison d’être.

Martin RICHER, consultant en Responsabilité sociale des entreprises,
Management & RSE

Pour aller plus loin :

Consultez l’intégralité de “RSE : Réalités Sociales Elargies”, MagRH No 8, en format PDF. Vous y trouverez aussi deux articles que j’ai commis pour l’occasion :

  • l’édito en page 6, qui tente de répondre à la question « où en est la RSE en France aujourd’hui ? » et
  • « Du rapport Notat-Senard à la loi PACTE : quand la RSE s’invite dans le débat public » en page 51.

Visitez le site Web du MagRH

Crédit image : « American Gotham », par Vartan Garnikyan, un « digital artist » de Los Angeles qui transporte Batman dans les grands tableaux classiques et réalise des visuels originaux pour les studios de cinéma. Libre inspiration de la célèbre toile « American Gothic », par le peintre américain Grant Wood (1891-1942) connu pour ses peintures réalistes du Midwest rural américain.

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