Le premier selfie date de 1709 !

Management, richesses humaines et responsabilité sociétale : un selfie social de la France

Print Friendly, PDF & Email

Décembre venu, longtemps j’ai attendu le barbu de rouge vêtu. Mais maintenant chenu, c’est la livraison annuelle du « Portrait social de la France » de l’INSEE dont je guette la venue. Au fil des 243 pages de ce document ventru, voici quelques traits que pour vous j’ai retenus.

Si vous êtes un manager, ou si vous exercez votre métier dans les Ressources humaines ou la Responsabilité sociétale et environnementale, vous êtes un pivot. Vous jouez un rôle de passeur entre votre entreprise et la Société qui l’entoure. La frontière organisationnelle de votre entreprise permet de distinguer un dedans et un dehors, mais elle est une membrane de plus en plus poreuse, en échange permanent avec votre écosystème. Au même titre que vous êtes parfaitement au fait des changements qui affectent votre entreprise, vous êtes à l’affut des transformations qui font bouger la Société.

C’est pour cette raison que le portrait social de l’INSEE est un bel outil : chaque année, il nous livre quelques pelletées de faits et chiffres, qui sont autant de signaux faibles ou forts, de révélateurs des anecdotes ou des convulsions, qui traversent notre environnement et que nous aurions tort d’ignorer. A vous de grapiller ceux qui sont les plus significatifs pour votre activité, au sein de la trentaine de thématiques que j’ai sélectionnées pour vous…

Démographie

Au 1er janvier 2021, la France compte 67,41 millions d’habitants, dont 65,24 millions en métropole et 2,17 millions dans les départements d’outre-mer. En 2020, la population augmente de 0,2 %, plus modérément que précédemment : + 0,3 % en 2019, + 0,4 % en moyenne par an entre 2014 et 2018 et + 0,5 % par an entre 2008 et 2013. Le solde naturel baisse fortement en 2020 du fait de la hausse très importante des décès et de la poursuite de la baisse des naissances. À + 67 000, il est au plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le solde migratoire est estimé à + 87 000 personnes. En 2020, 736 000 bébés sont nés en France, soit 17 400 de moins qu’en 2019 (– 2,3 %). L’âge moyen à l’accouchement continue de croître : à 30,8 ans en 2020, contre 29,9 ans dix ans plus tôt. Dans l’ensemble des familles avec enfants mineurs (8,0 millions en 2018), la part des familles monoparentales a doublé depuis 1990, de 12 % à 24 %. Celle des familles recomposées est stable depuis 1999.

Ages de la vie

Pour la génération née entre 1978 et 1988, l’âge médian au premier emploi (ayant duré au moins trois mois, y compris en apprentissage) est de 20 ans pour les femmes et de 19 ans et demi pour les hommes. À l’inverse, les jeunes femmes franchissent généralement plus tôt les étapes vers l’autonomie résidentielle et la formation d’une famille. Pour la génération 1978‑1988, l’âge médian au départ du foyer parental pour les femmes est de 19 ans et demi, et de 22 ans et demi pour la première cohabitation en couple, contre respectivement 21 ans et 25 ans pour les hommes. L’écart est le plus marqué à la naissance du premier enfant, avec des âges médians observés sur la génération 1968-1977 de 28 ans pour les femmes et 31 ans et demi pour les hommes.

Décès

L’espérance de vie à la naissance a reculé de 0,5 an pour les femmes et 0,6 an pour les hommes en 2020, essentiellement du fait de la hausse de la mortalité des personnes de 70 ans ou plus. En 2020, 668 900 personnes sont décédées, soit 47 000 de plus qu’attendu si les risques de décéder par âge avaient baissé au rythme de la dernière décennie [NdA (note de l’auteur) : c’est donc l’impact Covid]. Le nombre de morts lié à la grippe dite « espagnole » est estimé à plus de 400 000 en France entre avril 1918 et mai 1919, avec une vague particulièrement forte entre septembre et novembre 1918[1]. (…)

NdA (note de l’auteur) : « En France en 2020 les hommes ont perdu 0,6 année d’espérance de vie et les femmes 0,5. On n’avait jamais connu une telle régression en temps de paix »[2]. Le nombre de décès en 2020 a augmenté de 7,3 %, ce qui se traduit par une diminution de l’espérance de vie de 6 mois et demi, la plus forte depuis la Libération mais loin de compenser l’augmentation de 20 ans obtenue depuis 1945[3].

De décembre 2020 à février 2021, neuf mois après le premier confinement décidé à la suite de la première vague de l’épidémie de Covid‑19 en France, le nombre de naissances a fortement baissé par rapport aux trois hivers précédents. (…) Le recul de la natalité a été plus marqué dans les départements particulièrement touchés par la première vague de l’épidémie, pour la plupart situés dans le nord et l’est de la France.

Education – Formation

Elévation du niveau de formation : En 1985, la proportion de bacheliers dans une génération était de 29 % ; elle s’élève à 87 % en 2020. 36 % des 25‑34 ans ont un niveau de diplôme supérieur à bac + 2, contre 14 % des 55‑64 ans. (…) À l’exception des générations les plus âgées, les femmes sont plus diplômées que les hommes. Seules 11 % des femmes de 25 à 34 ans n’ont aucun diplôme ou seulement le brevet des collèges, contre 13 % des hommes du même âge, à l’inverse de ce qui s’observe pour les 55‑64 ans. Elles sont aussi plus souvent diplômées du supérieur : c’est le cas de 53 % des femmes contre 46 % des hommes de 25 à 34 ans.

Voir sur ce blog : « Emploi et formation à l’heure de la RSE : pour une employabilité socialement responsable »

Pouvoir d’achat

Grâce à ces aides publiques, et en dépit du recul inédit de l’activité économique, le pouvoir d’achat des ménages s’est en moyenne maintenu en 2020. Par rapport aux récessions économiques passées (1973, 1993 et 2009), cette crise se distingue à la fois par son intensité mais aussi par l’ampleur des politiques publiques déployées pour en limiter les effets sur le pouvoir d’achat des ménages. Toutefois, les ménages ont fortement réduit leur consommation (– 6,5 % en valeur par rapport à 2019), avec la limitation des déplacements et des restrictions imposées à certaines activités (transport, culture, restauration, tourisme, etc.). En conséquence, leur taux d’épargne a fortement augmenté : il atteint 21,4 % du revenu disponible en 2020, contre 15,1 % un an plus tôt. (…) Recours massif des entreprises au dispositif d’indemnisation de l’activité partielle (26,5 Md€), mais aussi aux aides exceptionnelles versées aux ménages en situation de précarité (2,1 Md€ en 2020). (…) Au total, en dépit de la forte récession économique, le revenu disponible brut des ménages a légèrement progressé, de + 1,0 % en valeur, soit + 15,1 Md€ en 2020.

Comme, dans le même temps, les prix de la dépense de consommation finale des ménages ont également augmenté en 2020 (+ 0,6 %), le pouvoir d’achat du RDB (revenu disponible brut) des ménages a progressé de 0,4 %. Une fois le RDB ramené au niveau individuel, c’est‑à‑dire en tenant compte de la croissance de la population et de l’évolution de la taille et de la structure des ménages, le pouvoir d’achat du RDB par unité de consommation est resté stable en 2020.

Cette évolution moyenne masque des disparités entre les ménages. Pendant le premier confinement, les ménages les plus modestes ont plus souvent exprimé un sentiment de dégradation de leur situation financière au cours de la période que les plus aisés[4]. (…)

En plus des prestations sociales en espèces, les ménages bénéficient de transferts sociaux en nature, c’est‑à‑dire de biens et services dont le coût est pour l’essentiel pris en charge par la collectivité comme l’éducation, la santé et les services de logement (via les aides au logement versées aux locataires). En 2020, les transferts sociaux en nature ont progressé de 2,7 % figure 1. Le revenu disponible brut ajusté des ménages (RDBA), qui ajoute au RDB ces dépenses prises en charge par la collectivité, a augmenté de 1,4 %. Cependant, comme le prix de la consommation finale effective des ménages a augmenté plus rapidement (+ 2,5 %), le pouvoir d’achat du RDBA a finalement diminué de 1,1 %. Rapporté au nombre d’unités de consommation, le pouvoir d’achat du RDBA a diminué de 1,5 %. Cette diminution s’explique par la nette augmentation de prix des transferts en nature entre 2019 et 2020, en particulier dans les domaines de l’éducation et de la santé (déprogrammation en 2020 de certains actes de soins, diminution des hospitalisations hors Covid‑19 et des consultations de professionnels de santé ; les établissements scolaires ont été fermés plusieurs semaines pendant le premier confinement). (…)

Les disparités entre ménages sont importantes : le surplus d’épargne aurait essentiellement concerné les 20 % de ménages les plus aisés[5].

NdA : depuis la « crise des Gilets jaunes », on suit avec attention l’impact des dépenses contraintes ou pré-engagées, d’où la notion de « pouvoir d’achat arbitrable ».

En 2020, le pouvoir d’achat du RDB[6] par UC est stable, alors qu’il augmentait les années précédentes (+ 2,0 % en 2019). Il est également possible de calculer un pouvoir d’achat arbitrable par UC en retirant du revenu disponible les dépenses pré‑engagées, c’est‑à‑dire celles réalisées dans le cadre d’un contrat difficilement renégociable à court terme (dépenses de logement ou de téléphonie par exemple). Après avoir progressé au même rythme que le pouvoir d’achat du RDB par UC entre 1960 et 1975, le pouvoir d’achat arbitrable par UC augmente plus modérément depuis (+ 0,9 % en moyenne annuelle, contre + 1,0 % pour le pouvoir d’achat du RDB par UC, avec des écarts plus marqués jusqu’à la fin des années 1990). Ce décrochage a pu entraîner un décalage entre le ressenti des ménages et l’évolution de leur niveau de vie. Néanmoins, depuis 2014, le pouvoir d’achat arbitrable par UC progresse légèrement plus rapidement que celui du RDB par UC.

NdA : voir le Graphique sur longue période, p 197 : Revenu disponible brut par unité de consommation et Revenu arbitrable par unité de consommation de 1960 à 2020.

Consommation

La crise sanitaire produit un bouleversement de la structure de consommation. Les fermetures et restrictions des déplacements instaurées en raison de la crise sanitaire ont fait chuter les dépenses en hôtellerie et restauration (– 34,1 % en volume après + 4,5 % en 2019), tout comme celles liées aux transports (– 21,0 % après + 1,6 %) ou encore aux articles d’habillement et chaussures (– 17,0 % après + 0,5 %). Les dépenses en loisirs et culture reculent également (– 11,4 % après + 2,6 %), malgré la hausse des dépenses en appareils électroniques et informatiques (+ 6,2 % après + 0,3 %). Cette dernière provient essentiellement des dépenses en téléviseurs (+ 20,9 % après – 1,6 %), ainsi qu’en ordinateurs et périphériques, composants et cartes électroniques (+ 19,7 % après + 5,6 %), dopées par le télétravail et l’instruction à la maison.

Activité économique et emploi

En moyenne en 2020, la population active au sens du Bureau international du travail (BIT) compte 29,3 millions de personnes en France hors Mayotte, dont 14,2 millions de femmes et 15,1 millions d’hommes. (…) En moyenne en 2020, selon l’enquête Emploi, 27,0 millions de personnes occupent un emploi au sens du Bureau international du travail (BIT) en France hors Mayotte, y compris celles en chômage partiel ou technique. En 2020, le taux d’emploi des 15‑64 ans s’établit à 65,3 %. (…) Le taux d’emploi des 20‑64 ans de l’Union européenne s’établit à 71,8 %, soit 3,2 points au‑dessous de l’objectif défini par la stratégie « Europe 2020 » qui visait à atteindre 75 % en 2020. Douze pays dépassent cet objectif malgré la crise sanitaire, dont les Pays-Bas, l’Allemagne et la Suède (contre dix-sept en 2019). En France, ce taux est de 71,4 %. (…)

Le nombre total d’heures travaillées sur l’année a nettement diminué entre 2019 et 2020 (– 7,8 %). Ce recul provient avant tout du repli du nombre moyen d’heures travaillées par personne en emploi (– 7,3 %), le nombre d’emplois ayant résisté (– 0,5 %). Après avoir fortement baissé lors du premier confinement de la population, le nombre moyen d’heures travaillées s’est redressé, et n’a que modérément reculé lors du deuxième confinement.

Jeunes

Plus souvent sur des CDD ou des emplois moins qualifiés, les jeunes ont pâti les premiers de la chute des embauches et du non-renouvellement des contrats avec la crise sanitaire. (…) Surreprésentés parmi les entrants sur le marché du travail et occupant plus souvent des emplois temporaires, les jeunes subissent plus fortement les effets économiques de la crise. En 2020, le taux d’emploi des 18‑24 ans baisse de 1,7 point par rapport à 2019 et celui des 25-29 ans de 1,3 point, alors qu’il reste stable pour les 30‑64 ans (+ 0,2 point). Les jeunes en emploi début 2020 sont aussi plus souvent passés par du chômage partiel ou technique : en mai 2020, c’est le cas de 46 % des 18‑24 ans, contre 35 % des 25 ans ou plus. Au deuxième trimestre 2021, la situation de l’emploi s’améliore et les embauches en contrats longs des moins de 26 ans se redressent et dépassent les niveaux d’avant-crise. (…)

En 2020, le nombre cumulé d’entrées initiales en Garantie jeunes a diminué par rapport à 2019 sous l’effet de la crise, passant de 97 900 à 92 100. En effet, le premier confinement a quasi interrompu les entrées dans le dispositif, en partie en raison de la fermeture au public des missions locales[7]. Si les entrées initiales ont fortement rebondi en juin et sont restées dynamiques tout au long du second semestre 2020 (+ 18 % d’entrées initiales entre juin et décembre 2020 par rapport à la même période en 2019), cela n’a pas suffi à rattraper le nombre d’entrées enregistré en 2019. En 2021, en revanche, le fort dynamisme observé au premier semestre compense la décrue de 2020. (…)

Les jeunes ont subi plus fortement les pertes d’emplois liées à la crise sanitaire. Les hommes en phase d’insertion sur le marché du travail sont plus souvent au chômage ou dans son halo que les femmes (23 % contre 19 %). Le diplôme fait aussi la différence, avec 41 % de peu ou pas diplômés dans cette situation, contre 13 % de diplômés du supérieur. Ceux sortis peu ou pas diplômés de formation initiale sont plus souvent inactifs sans chercher d’emploi (31 % contre 5 % des diplômés du supérieur). (…) Enfin, 13 % des jeunes en emploi ayant récemment terminé leurs études sont en situation de sous‑emploi, notamment car ils travaillent à temps partiel tout en souhaitant travailler davantage et en étant disponibles pour le faire. Cette proportion est en hausse de 5 points par rapport à 2019, en raison notamment de la crise sanitaire. (…)

Les difficultés d’insertion sur le marché du travail ont varié différemment selon le diplôme au cours des 35 dernières années. Les diplômés du supérieur sortis d’études depuis 1 à 4 ans ont connu un chômage accru dans les années 1990, mais restent peu affectés par les aléas économiques. À l’inverse, les peu ou pas diplômés sont près de cinq fois plus souvent au chômage que les diplômés du supérieur depuis la crise de 2008, contre trois fois plus au milieu des années 1990. En 2020, 48 % d’entre eux sont au chômage. (…)

En 2020, le taux de chômage des jeunes, déjà plus élevé, augmente, tandis que celui des autres tranches d’âge recule : 20,2 % des actifs de 15‑24 ans sont au chômage, contre 7,4 % des 25‑49 ans et 5,4 % des 50 ans ou plus. Le chômage élevé des jeunes s’explique notamment par le faible niveau de diplôme des 15‑24 ans déjà présents sur le marché du travail et par un risque de chômage plus élevé en phase d’insertion professionnelle. (…)

En mai 2020, la prévalence des syndromes dépressifs a fortement augmenté chez les 18‑29 ans, tandis qu’elle est restée stable aux âges plus élevés. Cette forte hausse est surtout portée par les 18‑24 ans pour qui la prévalence double (de 10 % en 2019 à 22 % en mai 2020). À l’automne 2020, celle-ci demeure supérieure pour eux à celle pour leurs aînés. D’après le Baromètre d’opinion de la Drees, la confiance en l’avenir des jeunes adultes se dégrade nettement sous l’effet de la crise. En 2020, la part des 18‑29 ans qui se déclarent optimistes au sujet de leur avenir chute de 17 points (à 51 %), alors qu’elle reste stable pour les 30‑59 ans (– 3 points, à 51 %). Pour les jeunes adultes, c’est de loin le plus bas niveau enregistré depuis 2004. C’est aussi la première fois que leur confiance descend au niveau de celle de leurs aînés, alors qu’ils étaient toujours de 10 à 15 points plus optimistes auparavant[8].

Voir sur ce blog : « Coronavirus : triple peine pour la jeunesse et camouflet pour le développement durable »

Seniors

Alors qu’il a reculé pour les autres catégories d’âge, le taux d’activité des seniors continue à progresser en 2020, sous l’effet du relèvement de l’âge de départ à la retraite, mais à un rythme moindre : pour les personnes âgées de 50 à 64 ans, il augmente de 0,1 point en 2020, après + 0,5 point en 2019 et + 0,8 point en 2018. En cumulé depuis 2008, il a augmenté de 11,5 points.

Immigration

En 2020, 68,1 % des immigrés âgés de 15 à 64 ans sont actifs, un taux supérieur à celui des descendants d’immigrés (65,4 %), mais inférieur de plus de 4 points à celui des personnes sans ascendance migratoire directe (72,2 %). L’écart entre descendants d’immigrés et personnes sans ascendance migratoire directe résulte en partie du fait que les descendants d’immigrés sont plus jeunes et donc plus nombreux à être encore en études.

Chômage

En 2020, le taux de chômage est plus élevé pour les employés (8,7 %) et les ouvriers (11,4 % dont 15,9% pour les ouvriers non qualifiés), en particulier pour les moins qualifiés. Il est plus faible pour les cadres (3,7 %) et les professions intermédiaires (4,8 %). (…)

NdA : les économistes considèrent que le taux de chômage dit « frictionnel » (c’est-à-dire qui ne peut être diminué car il reflète simplement les transitions d’un emploi à l’autre) se situe autour de 4% en France. Cela signifierait que nous sommes en « quasi plein emploi » chez les cadres et professions intermédiaires. La « guerre des talents » est arrivée…

En Europe, les prestations chômage varient selon le taux de chômage et la générosité du système d’indemnisation. En 2018, la France y consacre 6 % de ses prestations sociales, contre 5 % dans l’Union européenne, cette part allant de moins de 1 % en Roumanie à 8 % en Irlande.

Conditions de travail

En 2020, la durée habituelle hebdomadaire du travail déclarée par les personnes de 15 ans ou plus en emploi est de 37,4 heures en moyenne en France hors Mayotte : 40,4 heures à temps complet et 23,1 heures à temps partiel.

NdA : ceux qui considèrent que les « 35 heures » sont un totem en France devraient méditer ces chiffres. On ne peut pas dire qu’« on ne travaille pas assez en France », refrain mille fois répété. En revanche, oui, nous ne sommes pas assez nombreux à travailler.

En 2018, les ouvriers du régime général sont plus exposés aux accidents du travail avec arrêt (37 par million d’heures salariées, contre 21 pour l’ensemble des salariés affiliés au régime général ou agricole). Le nombre moyen d’accidents par million d’heures de travail s’élève à 24 pour les hommes, contre 18 pour les femmes. Cet écart provient surtout de la surexposition aux accidents du travail des ouvriers, en majorité des hommes. (…) Par ailleurs, 51 400 maladies professionnelles ont été reconnues en 2018 par le régime général et le régime agricole de la sécurité sociale ; 26 200 d’entre elles ont occasionné une incapacité. 70 % des maladies professionnelles affectent des ouvriers, qui constituent aussi l’essentiel des victimes de maladies professionnelles graves : 94 % des surdités et des affections liées à l’amiante reconnues en 2018. Ces dernières touchent essentiellement des hommes, alors que les troubles musculosquelettiques d’origine professionnelle touchent majoritairement les femmes (52 %).

NdA : depuis 2013, le taux de fréquence des accidents du travail ne baisse plus.

Inégalités

Les ménages les plus pauvres ont été davantage touchés par la crise sanitaire : ils vivent plus souvent dans des communes denses et dans des logements surpeuplés, avec plus de risques d’être exposés au virus[9]. Lors du premier confinement, leur situation économique s’est plus souvent dégradée[10].

Au sein des départements, la part de personnes pauvres peut fortement varier selon le type de commune. Elle est ainsi particulièrement élevée dans les grandes agglomérations, où se trouvent notamment les quartiers prioritaires de la politique de la ville[11]. Le nombre de naissances dans une commune a d’autant plus diminué que la part de personnes pauvres y est importante. Entre l’hiver 2020‑2021 et les trois précédents, la baisse atteint 14 % dans les communes comptant 25 % ou plus de personnes vivant sous le seuil de pauvreté contre 4 % dans les communes où cette proportion est la plus faible (moins de 5 %). (…)

La mesure du nombre de personnes ayant été infectées par le virus de la Covid‑19, aussi appelée séroprévalence, est effectuée par des enquêtes testant la présence d’anticorps spécifiques au virus dans le sang. Le nombre de tests virologiques positifs sous‑estime en effet le nombre de personnes réellement infectées, car ces dernières ne se font pas toutes tester : cela dépend notamment de la disponibilité des tests et de la propension de la population à se faire dépister. L’enquête Épidémiologie et conditions de vie (EpiCov) est une enquête de grande ampleur qui permet d’avoir une mesure de la séroprévalence en mai 2020 et une autre en novembre 2020. D’après cette enquête, 2,4 millions de personnes, soit 4,5 % de la population de 15 ans ou plus vivant en France métropolitaine hors Ehpad et prisons, avaient développé des anticorps contre le SARS-CoV-2 en mai 2020, ce qui indique qu’elles ont été infectées par ce virus. Les adultes entre 30 et 49 ans étaient plus souvent séropositifs (7 %), tout comme les travailleurs essentiels dans le soin (11 %) ou les personnes vivant dans des zones densément peuplées (6 %)[12]. (…)

Les taux de vaccination sont plus bas dans les communes les plus défavorisées[13], amenant à des actions de type « aller vers » avec des équipes mobiles pour augmenter le taux de vaccination, notamment des personnes les plus précaires ou les moins mobiles. (…)

Lors du premier confinement, le nombre moyen d’heures travaillées a diminué pour la quasi‑totalité des catégories socioprofessionnelles et des secteurs d’activité. Cette baisse a été la plus marquée pour les artisans, commerçants et chefs d’entreprise (– 48 % en avril 2020, contre – 34 % pour l’ensemble des emplois), les employés (– 40 %) et les ouvriers (– 48 %). Elle a été plus limitée pour les agriculteurs (– 3 %) et, dans une moindre mesure, les cadres (– 15 %). (…)

Les femmes en emploi sont plus souvent que les hommes en CDD (10,6 % contre 6,5 %), mais moins souvent intérimaires ou apprenties. (…) Salaire annuel moyen en équivalent temps plein en 2019 : Femmes 26 400 ; Hommes 31 450 euros. (…)

NdA : … ce qui représente une différence de 5.000 euros soit 16% au détriment des femmes (9% de pénalité à poste équivalent). Rappel : l’égalité salariale F/H est consacrée dans la loi française depuis… 1972.

Le taux de pauvreté des familles monoparentales (32,8 % en 2019) recule de 2,5 points. Ces familles ont bénéficié de la baisse du chômage et de la plus forte hausse des salaires dans le bas de la distribution. (…)

En 2018, le taux de pauvreté monétaire est de 17 % dans l’ensemble de l’Union européenne (UE). La pauvreté monétaire étant définie de manière relative, un niveau de vie moyen faible n’implique pas nécessairement un taux de pauvreté élevé et un niveau de vie moyen élevé ne garantit pas un taux de pauvreté faible. Ainsi, alors même que le niveau de vie moyen est relativement faible en République tchèque, en Slovaquie et en Hongrie, le taux de pauvreté monétaire y est bas (de 10 % à 12 %). La Finlande, le Danemark, l’Irlande, les Pays-Bas, l’Autriche et la France ont à la fois un niveau de vie élevé et des taux de pauvreté monétaire modérés (de 12 % à 14 % pour la France). Dans les pays du Sud, la pauvreté monétaire est particulièrement développée en Italie et en Espagne (20 % et 21 %). Elle l’est aussi dans les pays baltes, entre 21 % et 23 %. La Roumanie connaît le plus fort taux de pauvreté monétaire de l’UE avec 24 %.

Voir sur ce blog : « Le travail à l’épreuve du coronavirus : 4 lignes de front »

Mobilité sociale

En 2015, 65 % des hommes français âgés de 35 à 59 ans relèvent d’une catégorie socioprofessionnelle différente de celle de leur père, selon l’enquête Formation et qualification professionnelle figure 1. Ce taux de mobilité sociale est resté globalement stable depuis 40 ans (64 % en 1977, 67 % en 1993). La nature de la mobilité sociale a en revanche évolué. En 2015, 28 % des hommes occupent une position sociale plus élevée que celle de leur père et 15 % une position inférieure, contre respectivement 23 % et 7 % en 1977. En 2015, la mobilité sociale ascendante des femmes comparées à leur mère (40 %) est plus de trois fois plus fréquente que la mobilité descendante (12 %), comme en 1977 (17 % contre 6 %). En 2020, selon l’enquête Emploi, 39 % des fils et 35 % des filles d’un père employé ou ouvrier non qualifié sont employés ou ouvriers qualifiés, mais seuls 10 % d’entre eux et 7 % d’entre elles sont cadres. La transmission des inégalités entre générations reste importante : les hommes et les femmes de père cadre sont quatre fois plus souvent cadres que les fils et filles d’employé ou ouvrier qualifié. Si la mobilité ascendante des femmes est forte par rapport à leur mère, cela n’est pas le cas par rapport à leur père. En 2020, 26 % des filles d’un employé ou ouvrier qualifié connaissent ainsi un déclassement social, contre 11 % des hommes issus de ce milieu social. (…)

Les filières de formation se différencient par l’origine sociale des étudiants : si 35 % des étudiants dans les sections de techniciens supérieurs (STS) ont des parents ouvriers ou inactifs, c’est le cas de 7 % des étudiants dans les formations d’ingénieurs (hors universités) et les écoles de commerce et de 8 % dans les formations artistiques et de journalisme.

NdA : Au sein même de l’université, 23% des étudiants des filières Économie, AES sont des enfants d’ouvriers ou inactifs contre 12% dans les formations universitaires d’ingénieurs.

À l’âge de 15 ans, la France compte parmi les pays européens où les inégalités sociales de résultats scolaires sont les plus fortes. En 2018, les élèves de milieu social favorisé ont, en France, un score moyen en compréhension de l’écrit comparable à leurs homologues de Suède et du Royaume‑Uni (550), alors que les élèves français de milieu social défavorisé ont un niveau inférieur de 17 et 27 points respectivement à ceux de ces deux pays. L’écart de score entre les élèves de milieu social favorisé et défavorisé atteint 107 points en France, du même ordre que celui constaté en Allemagne et en Belgique, mais au-dessus de la moyenne de l’OCDE (89 points).

Parmi les personnes de 25-44 ans dont les parents sont ouvriers ou employés, seuls 9% parviennent à décrocher un diplôme de niveau bac + 3 ou bac + 4 et seuls 5% atteignent ou dépassent le niveau bac + 5.

 

Tout compte fait, le premier selfie date peut-être de 1920.

 

Redistribution sociale

La redistribution atténue les inégalités de niveaux de vie : en 2020, elle augmente de 74 % le niveau de vie moyen des 20 % de personnes les plus modestes et diminue de 21 % celui des 20 % les plus aisées. Le rapport entre les deux (8,6 avant redistribution) est ainsi réduit à 3,9. La réduction des écarts est encore plus grande aux extrémités de la distribution des revenus : avant redistribution, les 10 % de personnes les plus pauvres disposent d’un niveau de vie annuel moyen de 3 520 euros, contre 80 360 euros pour les 10 % les plus aisées, soit 22,8 fois plus. Après redistribution, ce rapport est réduit à 5,6. (…)

Du côté des prélèvements directs, l’impôt sur le revenu est le plus redistributif : en 2020, il participe à 27 % de la réduction des inégalités de niveau de vie. (…) Du côté des prestations sociales, les masses monétaires sont deux fois moins importantes que pour les prélèvements, mais elles contribuent à 63 % de la réduction des inégalités en 2020. Elles sont particulièrement progressives, car souvent dotées d’un barème ciblé sur les ménages à faibles revenus. Les aides au logement apportent un soutien financier important aux ménages qui les perçoivent : elles représentent 11 % du niveau de vie moyen des 20 % de personnes les plus modestes (17 % pour les 10 % les plus modestes) et contribuent à 13 % de la réduction des inégalités. Les minima sociaux et la prime d’activité représentent 20 % du niveau de vie moyen des 20 % de personnes les plus modestes (32 % pour les 10 % les plus modestes) et contribuent à 27 % de la réduction des inégalités.

En 2020, les aides exceptionnelles versées aux ménages et aux indépendants pour faire face aux conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire contribuent pour 3 % à la réduction des inégalités. Les premières sont particulièrement progressives, car elles ciblent des populations touchant d’autres prestations, mais leur poids est faible. Enfin, les prestations familiales contribuent pour 20 % à la réduction des inégalités.

Logement

En 2013, 57,9 % des ménages métropolitains sont propriétaires de leur résidence principale. (…) En 2013, 37,1 % des ménages sont locataires d’un logement loué vide ; 21,3 % dans le secteur libre et 15,9 % dans le secteur social. (…) En 2019, selon l’enquête Statistiques sur les ressources et conditions de vie, la quasi-totalité des logements métropolitains (99,1 %) disposent de l’eau chaude, de WC intérieurs et d’une installation sanitaire (douche ou baignoire).

En 1984, selon l’enquête Logement, 15 % des logements ne disposaient pas de ce confort sanitaire de base. Cependant, d’autres formes d’inconfort subsistent : en 2019, 3,9 % des logements ne disposent pas d’un chauffage central ou électrique et 23,4 % sont considérés par leurs occupants comme difficiles ou trop coûteux à bien chauffer. 17,8 % des logements sont jugés trop bruyants, tandis que 11,4 % présentent des fuites dans la toiture, des problèmes d’humidité des murs, des sols ou bien encore des moisissures dans les cadres de fenêtre ou au sol. (…)

Augmentation de la surface moyenne des logements. Celle‑ci dépasse 90 m² depuis le début des années 2000, contre 82 m² en 1984. La surface moyenne a progressé essentiellement dans les maisons individuelles, alors qu’elle est restée quasi stable en appartements. Dans le même temps, le nombre d’occupants par logement a baissé : en moyenne 2,7 personnes par logement en 1984, 2,3 en 2006, 2,2 en 2019. (…)

La satisfaction relative au logement et au cadre de vie s’établit en moyenne à 7,7 en 2020, comme en 2019. La note est identique en moyenne pour le logement d’un côté et le cadre de vie de l’autre. Néanmoins, la moitié de la population donne des notes différentes à l’une et l’autre de ces dimensions. (…)

En 2020, les dépenses de logement représentent 21,9 % du produit intérieur brut (PIB) [vs 18,4% en 1990], soit 504,2 milliards d’euros (Md€). Elles diminuent de 2,9 % en euros courants sur un an, après + 2,7 % en 2019. En particulier, les dépenses d’investissement reculent en 2020 (– 12,9 % après + 3,8 % en 2019), affectées par la chute de la construction de logements neufs due aux mesures de confinement. En 2020, elles s’établissent à 126,2 Md€. Les dépenses courantes de logement évoluent de façon plus structurelle que les dépenses d’investissement. En 2020, elles progressent de 0,9 % (après + 2,3 % en 2019) et s’élèvent à 378,0 Md€. Ce fléchissement est essentiellement lié à la baisse des prix de certaines énergies (gaz, produits pétroliers) et à la chute de certaines dépenses comme l’entretien courant, les déménagements ou les frais de baux. En 2020, 28,5 % de la dépense de consommation finale des ménages est allouée au service de logement. Il s’agit du premier poste de dépense, loin devant l’alimentation ou les transports (respectivement 19,5 % et 11,8 %). Comme pour l’alimentation, la part des dépenses dédiées au logement augmente en 2020 (+ 1,9 point) : ces dépenses se maintiennent alors que la dépense de consommation finale chute fortement avec les confinements et restrictions de circulation. (…)

Le logement est le premier poste de dépense de consommation finale des ménages dans les 27 pays de l’Union européenne (UE), à l’exception de Malte. En 2019, la dépense liée au logement représente 22,0 % de la consommation finale effective des ménages en moyenne dans les pays de l’UE. La France se situe à un niveau légèrement supérieur (23,2 %), proche de l’Allemagne (23,4 %) et de la Roumanie (23,7 %). Cette proportion est la plus élevée en Slovaquie (29,5 %) et en République tchèque (25,3 %) ; elle est la plus faible à Malte (13,8 %) et à Chypre (17,9 %).

Inégalités de patrimoine

24 % des ménages détiennent 68 % des logements possédés par des particuliers (chiffes 2017). Un quart des ménages vivant en France sont propriétaires de plusieurs logements. Ces ménages multipropriétaires détiennent les deux tiers du parc de logements des particuliers. Plus leur niveau de vie augmente, plus les ménages détiennent un nombre élevé de logements. La propriété des logements en location est très concentrée : les ménages propriétaires d’au moins 5 logements représentent 3,5 % des ménages (soit un million de ménages), mais détiennent 50 % des logements en location possédés par des particuliers. Ces ménages possèdent à eux seuls 37 % des logements situés dans le centre des grandes villes, contre 24 % sur l’ensemble du territoire. Les ménages propriétaires de 5 logements ou plus possèdent 58 % des logements en location situés dans Paris, 57 % de ceux situés à Lyon, 56 % à Marseille, 62 % à Lille, 51 % à Toulouse.

Qualité de vie au travail

La satisfaction relative au travail des personnes en emploi diminue nettement, passant de 7,3 en 2018 et 2019 à 7,0 en 2020 (note de 0 à 10). Il est difficile d’attribuer une cause à cette diminution. Le mécontentement social qui s’est exprimé lors de la crise des Gilets jaunes entre la fin 2018 et la fin 2019, puis en opposition à la réforme des retraites à l’hiver 2019‑2020, a pu jouer un rôle. La satisfaction générale dans la vie est maximale chez les jeunes de 16 à 25 ans (7,8), décroît jusqu’à 7,0 entre 45 et 59 ans, puis rebondit légèrement à 7,3 entre 65 et 69 ans avant de diminuer encore avec le grand âge.

NdA : Le tableau de la p 193 montre que la satisfaction au travail a décroché en 2013 et ne s’est pas redressée depuis, contrairement à la satisfaction dans la vie menée actuellement ou celle relative à leur logement et cadre de vie, qui restent globalement stables. Ces écarts montrent que le décrochage sur la QVT n’est pas dû simplement à l’esprit rebelle des « Gaulois réfractaires ».

Voir sur ce blog : « Parcours QVT : la qualité de vie au travail dans tous ses états »

Télétravail

Le premier confinement s’est traduit par un recours immédiat et massif au télétravail. En avril 2020, parmi les personnes ayant travaillé au moins une heure au cours de la semaine, près d’une sur deux (47 %) a déclaré avoir travaillé à domicile au cours des quatre dernières semaines, soit une proportion plus de deux fois supérieure à celle d’avril 2019. Cette hausse du travail à domicile (notion plus large que le télétravail au sens du Code du travail) concerne à la fois les cadres, pour lesquels il était déjà solidement installé avant la crise sanitaire, mais également les autres catégories socioprofessionnelles. Parmi les cadres, la part du travail à domicile est ainsi passée de 46 % en avril 2019 à 82 % en avril 2020, alors que cette proportion a augmenté de 17 % à 34 % pour les non-cadres. Parmi ces derniers, la hausse est particulièrement marquée pour les employés qualifiés[14]. Dès la levée du premier confinement, mi‑mai 2020, le travail sur site a repris pour une partie des salariés et le télétravail a reflué tout en restant chaque mois au‑dessus de son niveau de 2019. (…)

Les trajectoires sur l’année dépendent fortement des professions. 17 % des personnes en emploi exercent une profession dont l’activité sur site s’est maintenue toute l’année, notamment dans le secteur de la santé. Pour 40 % des personnes, l’essor ou le maintien à un niveau élevé du travail à domicile a limité le recul de l’activité. Pour 33 %, notamment dans l’industrie ou la construction, l’activité sur site a rapidement repris dès la fin du premier confinement.

NdA : le graphique sur la « Part du travail à domicile en 2019 et 2020 » montre que le % du télétravail commence à baisser dès mai 2020 (déconfinement) pour rejoindre en aout le niveau de 2019.

Voir sur ce blog : « Le travail à distance est-il socialement responsable ? »

Santé

L’espérance de vie sans incapacité à la naissance (EVSI) se situe à 64,6 ans pour les femmes et à 63,7 ans pour les hommes en 2019 (respectivement 63,8 ans et 63,4 ans dans l’ensemble de l’Union européenne en 2018). Depuis dix ans, elle reste stable tant pour les femmes, autour de 64 ans, que pour les hommes autour de 63 ans. (…) En 2019, dans l’ensemble de l’Union européenne, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans augmente de presque 5 mois pour les femmes et les hommes. Elle s’établit respectivement à 10,4 et 10,2 ans. Elle est la plus longue en Suède, à Malte et en Irlande, respectivement 16,6, 15,1 et 14,1 ans pour les femmes et 15,9, 14,4 et 13,1 ans pour les hommes. Elle est la plus courte en Slovaquie, Lettonie et Croatie où elle est inférieure à 5 ans. La France se situe au-dessus de la moyenne européenne (11,6 ans pour les femmes et 10,4 ans pour les hommes). (…)

Parmi les soins de ville, les dépenses auprès des laboratoires d’analyses bondissent de 37,4 % en 2020, avec la mise en œuvre de la campagne de dépistage par tests RT-PCR. La consommation de soins infirmiers accélère et progresse de 7,2 % en 2020, portée également par les prélèvements nasopharyngés pour les tests RT-PCR et antigéniques. (…)

Obtenu par solde après intervention de la Sécurité sociale, de l’État et des organismes complémentaires, le reste à charge des ménages poursuit sa baisse en 2020 : il s’établit à 6,5 % de la CSBM[15], après 7,2 % en 2019. Il représente 0,9 % du revenu disponible brut des ménages. (…)

NdA : la poursuite de la diminution du reste à charge reflète la solidité de notre système de protection santé (malgré le tsunami sanitaire en 2020), qui repose sur la complémentarité entre une Sécurité sociale hyper-centralisée et des complémentaires santé plus agiles et diversifiées. Le tableau de la page 203 décompose la structure du financement de la consommation de soins et de biens médicaux en 2020 et montre que les organismes complémentaires en représentent 12,3%.

La téléconsultation s’est développée massivement sous l’effet du confinement : les trois quarts des médecins généralistes l’ont mise en place depuis le début de l’épidémie de Covid-19, alors que moins de 5 % la pratiquaient auparavant[16].

Voir sur ce blog : « La santé et la sécurité au travail, levier de compétitivité »

Santé mentale

La consommation d’anxiolytiques et d’hypnotiques (ou somnifères) et leur instauration pour de nouveaux patients se sont accrues de façon persistante depuis la fin du premier confinement : utilisation supérieure d’environ 8 % à celle de 2019 tant dans la période entre les deux premières vagues épidémiques que lors de la deuxième vague. Cette hausse s’est encore amplifiée en 2021 et concerne également les antidépresseurs qui, avec un décalage dans le temps, sont en forte progression en 2021. Cette augmentation reflète l’impact psychologique important de l’épidémie de Covid‑19 et de ses conséquences sociales, professionnelles et économiques.

En mai 2020, à l’issue du premier confinement, 13,5 % des personnes de 15 ans ou plus, hors Ehpad et prisons, résidant en France métropolitaine, en Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion, présentent un syndrome dépressif, contre 10,9 % en 2019. Les femmes sont davantage concernées (15,8 % contre 11,0 % des hommes). Ces syndromes dépressifs sont considérés comme majeurs chez 5,3 % de la population (6,8 % des femmes et 3,6 % des hommes), alors que 4,0 % de la population était concernée en 2019 (4,8 % des femmes et 3,2 % des hommes). La hausse des syndromes dépressifs est particulièrement importante chez les adolescents et jeunes adultes : la part des 15‑24 ans concernés passe en effet de 10,1 % en 2019 à 22,0 % en mai 2020, dont plus de la moitié présentent un syndrome majeur[17]. En novembre 2020, les syndromes dépressifs retrouvent en moyenne leur niveau de 2019. Cependant, chez les 15‑24 ans, ils se maintiennent à un taux élevé (18,9 %, soit 8,8 points de plus qu’en 2019), y compris les syndromes majeurs (9,3 %), principalement du fait des jeunes femmes (13,4 % contre 5,1 % pour les jeunes hommes). (…) De même, l’instauration à de nouveaux patients et la délivrance de médicaments psychotropes est en forte hausse sur toute la période de mars 2020 à avril 2021, à tous les âges mais plus particulièrement chez les moins de 19 ans[18].

En revanche, en 2020, le nombre de gestes suicidaires baisse nettement en France, notamment lors du premier confinement[19]. Si la crise sanitaire a pu renforcer l’effet de certains facteurs de risque de dépression, tels que le fait d’être une femme, d’avoir un faible niveau de vie, de voir sa situation financière se dégrader ou bien de résider dans des zones denses, d’autres facteurs de risque paraissent plus spécifiques à la situation traversée en 2020. C’est le cas du jeune âge, dont l’association avec les syndromes dépressifs n’avait jamais été observée avec une telle ampleur, ou encore des conditions de résidence pendant le confinement : les personnes confinées seules ou avec leurs enfants mais sans conjoint, dans des logements dépourvus de jardin ou de balcon, ou encore hors de leur logement habituel présentent plus fréquemment des syndromes dépressifs en mai 2020. Autre facteur spécifique à la crise sanitaire, les personnes déclarant ne pas avoir confiance dans les pouvoirs publics pour résoudre la crise ont une probabilité plus forte de souffrir d’un syndrome dépressif. Enfin, la violence psychologique ou physique au sein du foyer est également un important facteur associé à la détection de syndromes dépressifs chez les personnes interrogées. Cette corrélation n’est pas propre à la crise sanitaire mais il est à noter que les plaintes pour violences domestiques ont augmenté en 2020 par rapport aux deux années précédentes[20].

Impacts de la Covid sur le système de soins

Le nombre de séjours hospitaliers hors Covid‑19 (15,7 millions de courts séjours en 2020) a diminué de 13 % en 2020, avec la déprogrammation de soins non urgents, un non‑recours probable pour certaines maladies comme le cancer, mais aussi une baisse des accidents et des maladies infectieuses hors Covid‑19[21]. L’activité des soins de ville a diminué, surtout lors de la première vague. La santé mentale s’est dégradée, notamment chez les jeunes adultes. (…)

Alors que le nombre et la durée des séjours en réanimation ont augmenté du fait de l’afflux de patients atteints de la Covid‑19, le nombre de séjours hospitaliers hors Covid-19 a particulièrement baissé lors de la première vague de l’épidémie, de mars à mai 2020, et de façon plus modérée lors de la seconde vague à l’automne 2020. S’il y a eu l’amorce d’un rattrapage des hospitalisations entre les deux vagues, celui‑ci n’a pas suffi à compenser la baisse constatée en 2020. (…) La chirurgie des cancers a été affectée par la crise sanitaire. Au deuxième trimestre 2020, par exemple, le nombre de chirurgies pour cancer du sein et de celles traitant les cancers colorectaux ont baissé respectivement de 26 % et 18 % par rapport au même trimestre de l’année précédente. Ces diminutions n’ont été que partiellement rattrapées durant la suite de l’année 2020.

NdA : on commence à discerner ici l’impact majeur à moyen terme de l’embolie du système hospitalier saturé par des malades ayant développé des formes graves.

Voir sur ce blog : « La responsabilité au cœur de l’entreprise »

Dépendance

L’hébergement en institution progresse rapidement à partir de 80 ans : 42 % des femmes et 27 % des hommes à 95 ans, contre 4 % à 80 ans. L’âge à l’entrée en institution était en moyenne de 85 ans et 2 mois en 2015. Six résidents en établissement sur dix sont fortement dépendants (classés dans les groupes iso‑ressources 1 et 2). A contrario, la dépendance forte concerne une personne dépendante sur cinq vivant à domicile. Le groupe iso‑ressources (GIR) est un indicateur du degré de perte d’autonomie, allant de 1 (personnes les plus dépendantes) à 6 (personnes les plus autonomes) et résultant de l’évaluation par un professionnel (médecin, infirmier ou travailleur social) du besoin d’aide pour les actes essentiels de la vie quotidienne.

Qualité de vie et Relations sociales

En 2020, les personnes de 16 ans ou plus évaluent en moyenne leur niveau de confiance envers les inconnus à 4,5 sur une échelle de 0 à 10. (…) Les plus jeunes sont les plus méfiants. Le niveau moyen de confiance des 16‑29 ans envers les inconnus est de 4,3, alors qu’il monte à 4,7 pour les 60‑69 ans. L’âge n’est pas le critère le plus déterminant. Le degré de confiance envers les inconnus croît avec le niveau de diplôme, comme avec l’état de santé déclaré. De même, plus les personnes rencontrent de difficultés matérielles, et moins elles tendent à faire confiance aux inconnus. La population ne rencontrant aucune difficulté matérielle attribue une note moyenne de 4,9 au sentiment de confiance envers les inconnus, contre 3,3 pour la population en situation de privation matérielle et sociale (c’est-à-dire rencontrant au moins cinq difficultés).

Le niveau de confiance envers les inconnus est nettement supérieur à Paris intra‑muros (5,3 en moyenne) que partout ailleurs en France métropolitaine. L’écart est net, que ce soit avec le pôle autour de Paris (4,6), ou avec les autres aires d’attraction des villes de plus de 700 000 habitants (4,6 également). Le niveau de confiance est identique dans les communes hors attraction des villes (4,6), mais il est plus faible dans les aires de moins de 700 000 habitants. La composition sociale spécifique de la population parisienne, en moyenne plus aisée et plus diplômée, explique en partie ce différentiel. Toutefois, une analyse toutes choses égales par ailleurs (sexe, âge, diplôme, catégorie socioprofessionnelle, statut vis‑à‑vis de l’emploi, type de ménage, état de santé, propriétaire ou non, nombre de difficultés matérielles) confirme que le degré de confiance envers les inconnus est supérieur, de 0,2 point, à Paris par rapport aux communes situées dans des aires de petite à très grande taille. (…)

Le niveau de satisfaction dans la vie exprimé décroît fortement en cas de dégradation de l’état de santé. Il dépend également fortement des conditions de vie matérielles et sociales du ménage. Les personnes sans aucune difficulté matérielle attribuent une note de 7,7 à la vie qu’elles mènent actuellement, tandis qu’une première difficulté diminue la note de 0,5 point et que les personnes en situation de privation matérielle et sociale (cinq difficultés ou plus) ont un niveau de satisfaction moyen de seulement 5,5.

NdA : contrairement à ce que l’on entend beaucoup, la question sociale reste très structurante et devrait se situer au cœur du débat public (et électoral)…

Activités sociales et culturelles

La lecture (hors bandes dessinées) est plus fréquente chez les 40‑59 ans : 65 % d’entre eux ont lu au moins un livre dans l’année en 2018, contre 58 % des 16‑24 ans et 62 % des 60 ans ou plus. (…)

En 2019, 93 % des 16‑24 ans et 90 % des 25‑39 ans utilisent quotidiennement Internet. C’est le cas de 78 % des personnes de 40 à 59 ans, mais seulement 43 % de celles de 60 ans ou plus. Ces dernières sont 33% à ne l’utiliser jamais.

Voir sur ce blog : « Illectronisme : nouvelle fracture française »

Territoires

La satisfaction dans la vie varie peu selon la taille de l’aire d’attraction des villes et la situation au sein des aires. De plus, les faibles écarts s’expliquent surtout par la composition sociale de la population qui y réside. À caractéristiques de population comparables (sexe, âge, diplôme, catégorie socioprofessionnelle, situation vis‑à‑vis du marché du travail, type de ménage, état de santé déclaré, nombre de difficultés matérielles, propriétaire ou non, type et surface du logement), les niveaux de satisfaction selon les territoires ne sont pas significativement différents, hormis dans les communes de la couronne parisienne où la satisfaction déclarée est significativement inférieure.

NdA : il me semble que les thèses du géographe Chistophe Guilluy sur les « fractures territoriales » sont un peu challengées ici… En 2016, une recherche menée par Violaine Girard, maître de conférence à l’université de Rouen, à partir de données de l’Insee, montrait que les trois quarts des catégories populaires ne vivent pas dans la France périphérique, mais bien dans les villes. 54 % des ouvriers et 62 % des employés vivent dans des pôles urbains, contre respectivement 28 % et 25 % dans les couronnes périurbaines (c’est-à-dire l’ensemble des communes de l’aire urbaine à l’exclusion de son pôle urbain).

Impact du vaccin

La pandémie de Covid‑19 s’est traduite en France par quatre vagues épidémiques, au printemps et à l’automne 2020, début 2021, puis pendant l’été 2021. Bien que les pics se soient atténués au fil des vagues, leur durée a augmenté entre la première et la troisième vague, conduisant à un accroissement du nombre de formes graves de la maladie et de décès à chacune d’entre elles. En revanche, la quatrième vague, portée par un variant plus contagieux mais dans un contexte d’extension massive de la vaccination, est de moindre ampleur et de moindre durée. De l’émergence du virus à début septembre 2021, 460 000 personnes ont été hospitalisées et 116 000 sont décédées à l’hôpital ou en établissement social ou médico-social (dont Ehpad) lors d’une infection à la Covid‑19.

Gestes barrière

En novembre 2020, d’après l’enquête EpiCov, 85 % des personnes de 15 ans ou plus disent avoir porté le masque tout le temps sur leur lieu de travail ou d’études et 11 % de temps en temps, alors que seule une personne sur deux dit le porter lors de rencontres avec des membres de la famille hors du domicile (28 % tout le temps et 23 % de temps en temps).

NdA : indisciplinés, les Français ?

Conclusion (provisoire)

Être manager ou exercer des fonctions RSE ou RH, c’est être plongé dans le social. Mais c’est aussi être capable de s’écarter un peu, de prendre de la distance. D’où le titre de cet article, qui m’a été inspiré par Philippe Delerm dans « L’extase du selfie – et autres gestes qui nous disent » : « Dans l’avalanche culturelle du selfie, le geste fondateur demeure le bras tendu – le plus éloigné possible de soi-même. (…) Est-ce qu’on s’invente un peu à s’éloigner de soi, à étendre son bras ? Est-ce qu’on s’approche à s’écarter – est-ce qu’on existe ? »[22]. Ici, nous quittons l’évidence du portrait (social) pour entrer dans la complexité du monde.

Martin RICHER, consultant en Responsabilité sociale des entreprises,
Management & RSE

Pour aller plus loin :

Consultez le document intégral de l’Insee, « France, Portrait social, édition 2021 », novembre 2021

Cet article est une version augmentée d’une de mes tribunes publiée par l’hebdomadaire Entreprise & Carrières dans son n°1556. Pour lire cette chronique en format PDF, cliquez ici : « Selfie de la France »

Explorez les dernières chroniques de Martin Richer dans Entreprise & Carrières

Consultez le site de Entreprise & Carrières

 

Crédit image : Le premier selfie date de 1709 ! « Autoportrait », 1709, par Rosalba Carriera, l’une des rares femmes artistes de Venise du temps de sa splendeur (1675-1757), pastel sur papier. J’ai découvert ce pastel en novembre 2018 à l’exposition « Eblouissante Venise ! » au Grand Palais à Paris. Eblouissante, en effet…

Ce que vous venez de lire vous a plu, interpellé, irrité, inspiré ? N’oubliez pas de vous inscrire (gratuitement) à la newsletter de Management & RSE pour recevoir automatiquement les prochains articles de ce blog dès leur publication. Pour cela, il vous suffit d’indiquer votre adresse E-mail dans le bloc « Abonnez-vous à la newsletter » sur la droite de cet écran et de valider. Vous recevrez un courriel de confirmation. A bientôt !

[1] Meslé F., « Recul spectaculaire de la mortalité due à la grippe : le rôle de la vaccination », Population et Sociétés n° 470, septembre 2010

[2] William Dab, épidémiologiste, ancien directeur général de la santé dans Le Journal du Dimanche, 26 décembre 2021

[3] Source : Challenges, 18 février 2021

[4] Givord P., Silhol J., « Confinement : des conséquences économiques inégales selon les ménages », Insee Première n° 1822, octobre 2020

[5] Bonnet O., Olivia T., Roudil‑Valentin T., « En 2020, la chute de la consommation a alimenté l’épargne, faisant progresser notamment les hauts patrimoines financiers : quelques résultats de l’exploitation de données bancaires », Note de Conjoncture, Insee, mars 2021

[6] Revenu disponible brut des ménages, qui comprend les revenus d’activité, c’est-à-dire les rémunérations des salariés et le revenu mixte des non‑salariés, et les revenus du patrimoine, augmentés des prestations sociales hors transferts en nature et diminués des impôts et cotisations sociales.

[7] Dares, « Résultats de l’enquête flash Covid‑19 auprès des missions locales », juin 2020

[8] Grobon S., Portela M., « Les valeurs des jeunes adultes, leur perception de l’avenir et de la protection sociale ‑ Trois études sur les 18‑29 ans à partir de dix années du Baromètre d’opinion de la Drees. », Les Dossiers de la Drees n° 3, août 2016

[9] Barhoumi M., Jonchery A., Le Minez S., Lombardo P., Mainaud T., Pailhé A., Pollak C., Raynaud É., Solaz A., « Les inégalités sociales à l’épreuve de la crise sanitaire : un bilan du premier confinement », in France, portrait social, coll. « Insee Références », édition 2020 ; Warszawski J., Bajos N., Meyer L., de Lamballerie X., Seng R., Beaumont A.‑L., Slama S., Hisbergues M., Rahib D., Lydié N., Legendre B., Barlet M., Rey S., Raynaud P., Leduc A., Costemalle V., Beck F., Legleye S., Castell L., Givord P., Favre‑Martinoz C., Paliod N., Silhol J., Sillard P., « En mai 2020, 4,5 % de la population en France métropolitaine a développé des anticorps contre le SARS‑CoV‑2 », Études et Résultats n° 1167, Drees, octobre 2020

[10] Firlej A., Pawlowski É., « Des conséquences financières du premier confinement plus ou moins marquées selon les territoires », Insee Première n° 1850, avril 2021

[11] Sicsic M., « Inégalités de niveau de vie et pauvreté entre 2008 et 2018 », in Revenus et patrimoine des ménages, coll. « Insee Références », mai 2021

[12] Warszawski et al., 2020

[13] Assurance maladie, « Les données de la vaccination contre la Covid‑19 », données en ligne

[14] Jauneau Y., Vidalenc J., « Durée travaillée et travail à domicile pendant le confinement : des différences marquées selon les professions », Insee Focus n° 207, octobre 2020

[15] Consommation de soins et de biens médicaux, qui comprend les soins hospitaliers, les soins de ville, les transports sanitaires, les médicaments et les autres biens médicaux.

[16] Monziols M., Chaput H., Verger P., Scronias D., Ventelou B., en collaboration avec Barlet M., Rey S., Lutaud R., Metten M.‑A., Buyck J.‑F., « Trois médecins généralistes sur quatre ont mis en place la téléconsultation depuis le début de l’épidémie de Covid‑19 », Études et Résultats n° 1162, Drees, septembre 2020

[17] Hazo J.‑B., Costemalle V., en collaboration avec Warszawski J., Bajos N., de Lamballerie X., Meyer L., Rouquette A., Jusot F., Pailhé A., Spire A., Martin C., Barlet M., Raynaud P., Leduc A., Sillard P., Beck F., Paliod N., Lydié N., Rahib D., « Confinement du printemps 2020 : une hausse des syndromes dépressifs, surtout chez les 15‑24 ans. Résultats issus de la 1re vague de l’enquête EpiCov et comparaison avec les enquêtes de santé européennes (EHIS) de 2014 et 2019 », Études et Résultats n° 1185, Drees, avril 2021

[18] Weill A., Drouin J., Desplas D., Cuenot F., Dray‑Spira R., Zureik M., « Usage des médicaments de ville en France durant l’épidémie de la Covid‑19 – point de situation jusqu’au 25 avril 2021. Étude pharmaco‑ épidémiologique à partir des données de remboursement du SNDS », Rapport n° 6, EPI‑PHARE – Groupement d’intérêt scientifique ANSM‑Cnam, mai 2021

[19] Jollant F., Roussot A., Corruble E., Chauvet‑Gelinier J.‑C., Falissard B., Mikaeloff Y., Quantin C., “Hospitalization for self‑harm during the early months of the Covid‑19 pandemic in France: A nationwide retrospective observational cohort study”, The Lancet Regional Health – Europe n° 6, juillet 2021

[20] Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), « Insécurité et délinquance en 2020 : une première photographie », Interstats Analyse n° 32, janvier 2021

[21] Naouri D., « En 2020, le nombre de séjours hospitaliers hors Covid‑19 a diminué de 13 % par rapport à 2019 », Études et Résultats n° 1204, Drees, septembre 2021

[22] Philippe Delerm, « L’extase du selfie – et autres gestes qui nous disent », Le Seuil, septembre 2019

Partager :

Facebook
Twitter
LinkedIn
Email
WhatsApp

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *