« Enlèvement d’Europe » par Véronèse (1580)
Véronèse en avait l’intuition il y a presque un demi-siècle : pour enlever la princesse Europe, mieux vaut avancer dissimulé, comme Zeus qui prit la forme d’un taureau placide. En ces temps de Brexit, de campagne pour les élections européennes aussi poussive que confuse et de relatif désintérêt pour les questions européennes, le halo médiatique nous renvoie l’image de la fatigue de l’Europe, celle ressentie par les citoyens vis-à-vis de l’UE (Union Européenne), qui se transforme en épuisement. Je propose dans cet article de mettre en avant des faits et chiffres qui contredisent quelques-unes des infox, qui nous entourent, propagées et amplifiées par les réseaux sociaux et d’autres qui le sont moins. Ne laissons pas le rapt se produire !
Nous sommes englués dans un bruit de fond général qui désigne l’Europe comme cause de nos turpitudes. Bien peu prennent la défense de cette création collective originale, fragile et certes frustrante qu’est la construction européenne. Ce sont les institutions de l’UE qui ont installé la RSE (Responsabilité sociétale et environnementale) comme cadre d’action pour les entreprises et le développement durable comme point de référence pour les états membres.
Mais depuis que la vérité est devenue « alternative », que la rationalité et la modération sont dévalorisées et que les informations auxquelles nous sommes exposés sont parfois exactes et parfois des « fake news » (infox, en bon Français), les faits objectifs semblent avoir moins d’influence que les appels à l’émotion ou aux opinions personnelles pour façonner l’opinion publique. « Un jour, le vrai ne sera plus qu’un moment du faux,» écrivait déjà Guy Debord dans « La société du spectacle ». En Europe, nous y sommes.
« C’est évident. Les Européens – et parmi eux les Français – considèrent que l’UE va à l’encontre des intérêts de leur pays »
Vraiment ? La dernière édition de l’Eurobaromètre du parlement européen, publiée en mars 2019 (28.000 Européens de 15 ans et plus interrogés au sein des 27 Etats-membres) nous apprend que nous n’avons jamais autant aimé l’Europe et été conscients de son apport. Plus des deux tiers (68%) des citoyens européens considèrent que leur pays a bénéficié de son appartenance à l’UE. C’est le chiffre le plus élevé depuis… 1983 ! Oui, depuis 36 ans !
Même dans les pays les plus sceptiques de l’UE, ce jugement emporte la majorité. Il n’y a qu’un seul pays parmi les 27 dans lequel ce n’est pas le cas – l’Italie. En France, l’enthousiasme est moins prononcé que dans la moyenne de l’Union mais reste largement majoritaire à 59% et présente une progression quasi-constante depuis novembre 2010 lorsqu’il ne dépassait pas 46%. Parmi les Français, les plus jeunes (15-24 ans) sont aussi les plus europhiles : 73%.
« L’UE ne parvient pas à fédérer les citoyens européens et créer des solidarités »
Les études d’Eurofound montrent au contraire que les politiques publiques en Europe ont permis de mettre en place une convergence ascendante : les pays les moins avancés rattrapent le peloton et l’ensemble de l’UE progresse globalement (voir dans Metis : « L’Union européenne, la plus formidable machine à convergence », 2 Avril 2019).
En termes de sentiment d’appartenance, 74% des Français (et 80% des citoyens de l’UE) affirment que ce qui rassemble les citoyens européens est plus important que ce qui les sépare[1]. Sur tous les indicateurs du sentiment d’appartenance, les citoyens des pays membres de la zone euro sont plus europhiles encore que ceux des pays de l’UE n’appartenant pas à la zone euro. La vérité est que l’Europe est sur le chemin, celui tracé par Robert Schuman, qui disait : « L`Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait ». L’Europe n’est pas réductible à ses institutions ; elle se construit aussi « par le bas », par les mouvements sociaux, par les échanges entre citoyens, par les influences culturelles croisées (voir « Valeurs : l’Europe et la France ne sont pas celles que vous croyez »).
« Les Français et les Européens sont tentés d’imiter les Britanniques en sortant de l’UE »
Alors que certains laissent penser que les Français sont tentés d’imiter nos voisins britanniques et leur calamiteux Brexit, voici la réalité : interrogés sur leur choix en cas d’un referendum similaire organisé dans leur pays, seuls 21% des Français choisiraient de quitter l’UE, une proportion certes plus forte que la moyenne de l’UE à 27 (14%), mais qui reste largement minoritaire. Parmi les 28 pays membres, seule la République tchèque présente une proportion d’“exiters” plus élevée (24%)… ainsi que la Grande-Bretagne mais elle n’y atteint que 37% et non la majorité[2].
« L’UE n’est pas démocratique et se moque des opinions ou des votes exprimés par les citoyens »
Les 55% de ‘non’ au référendum français de mai 2005 sur le traité établissant une constitution pour l’Europe sont souvent invoqués par les tenants de cette thèse, qui oublient de rappeler que lors de la campagne pour les élections présidentielles qui se déroulèrent deux ans plus tard en 2007, les Français ont majoritairement voté pour Nicolas Sarkozy, qui avait clairement indiqué qu’il ne procèderait pas à un nouveau vote et l’a emporté sur Ségolène Royal, qui s’était engagée sur un nouveau vote…
Qu’en pensent les citoyens européens – et plus particulièrement les Français ? 53% des Français pensent que “leur voix compte dans l’UE”, une proportion en progression constante depuis octobre 2016 et légèrement supérieure à la moyenne de l’UE (51%). Sur longue période, on mesure le chemin parcouru depuis le point bas de cet indicateur, atteint en novembre 2011 à 34%. De même, 54% des Français pensent que l’appartenance de leur pays à l’UE est une bonne chose et cette proportion monte à 65% chez les 15-24 ans[3].
« Les Français – et les Européens dans leur ensemble – sont d’abord préoccupés par l’immigration »
Lorsque l’on compare les thèmes jugés les plus importants pour la campagne européenne entre les Français et la moyenne de l’UE, on constate que les Français accordent moins d’importance à deux sujets : l’immigration (32% des Français situent ce thème dans les priorités contre 44% des citoyens de l’UE) et la protection des frontières (19% contre 24%). En revanche, la lutte contre le changement climatique leur semble beaucoup plus importante (52% des Français contre 43% des citoyens de l’UE) ainsi que la lutte contre le terrorisme (50% contre 41%) et les problèmes d’emploi[4].
Dans ce domaine de l’immigration comme dans d’autres, la répétition de fausses informations propagées et inlassablement relayées par des affabulateurs, des bonimenteurs mais aussi par des internautes de bonne foi finit par s’imposer comme réalité. En 2015, l’hebdomadaire britannique The Economist publiait les résultats d’un sondage dans lequel on avait demandé aux citoyens des principaux pays d’Europe de l’Ouest à combien ils évaluaient la proportion de musulmans dans leur pays. L’estimation se révélait en moyenne six fois supérieure à la réalité. Plus particulièrement en France, pays comportant la plus forte proportion de musulmans en Europe, la surestimation était d’un facteur quatre (31% perçus contre 8% réels).
« L’Europe est ultra-libérale et laisse les entreprises ignorer les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux »
Au contraire, la RSE ne serait pas ce qu’elle est au sein de l’UE sans l’impulsion décisive de la Commission européenne qui, dès les années 1990, a appelé les entreprises à combattre davantage l’exclusion sociale. Le premier acte véritablement fondateur est la publication du Livre vert sur la RSE en 2001, qui définit cette dernière comme « l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes ». Ce livre vert sera complété dix ans plus tard par la « Troisième communication de la Commission européenne », publiée en 2011, qui ajoute que la RSE est « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société ».
Les instances européennes ont déployé de nombreuses directives qui ont en général avantageusement remplacé des réglementations nationales et permis d’élever le niveau de prise en compte des enjeux par les Etats membres. Par exemple la directive sur la Déclaration de performance extra-financière (DPEF) votée en avril 2014 par le Parlement Européen a remplacé en France une législation peu adaptée, issue de la loi NRE de 2001 et de la loi Grenelle 2 de 2010. La DPEF apporte une vision beaucoup plus dynamique, fondée sur l’analyse de matérialité, la maîtrise des risques, la compréhension du modèle d’affaires, etc.
Ces initiatives se révèlent payantes. Contrairement à l’idée colportée laissant croire à une Europe ultra-libérale, qui laisserait libres de leurs agissements des entreprises avides de profits et irresponsables, on observe par exemple que parmi le classement des pays qui respectent le mieux la réalisation des ODD[5], l’UE à 27 compte 7 pays parmi les 10 leaders et l’ensemble de ses 27 membres parmi les 50 leaders[6].
Au-delà des nations, qu’en est-il des entreprises ? La seconde édition de l’Indice EcoVadis, publiée en décembre 2018, mesure sur la base de 21 critères, l’évolution des performances RSE de plus de 33 000 entreprises dans le monde et 42 000 évaluations, sur une période d’observation de trois ans, 2015-2017[7]. Elle montre que les entreprises européennes sont beaucoup plus avancées en RSE que leurs homologues américaines et asiatiques. « En Europe les enjeux environnementaux sont mieux maîtrisés par les grandes entreprises en comparaison des entreprises basées ailleurs dans le monde. Les grandes, petites et moyennes entreprises européennes présentent des scores moyens bien supérieurs à ceux de leurs homologues du reste du monde sur l’ensemble des grands enjeux de RSE », explique EcoVadis.
La Commission a récemment renouvelé ses ambitions à l’horizon 2030 en publiant fin janvier 2019 un document de réflexion sur une Europe durable (voir les références dans la section « Pour aller plus loin »). Cette publication comporte cinq volets :
- le développement durable comme moyen d’améliorer la vie des Européens ;
- les défis européens et mondiaux à relever ;
- la feuille de route vers une Europe durable d’ici 2030 ;
- l’Union Européenne comme pionnière mondiale du développement durable ;
- les trois scénarios pour le futur (basés sur le degré de respect des ODD).
Au-delà de ces initiatives concrètes, l’enjeu pour l’UE est de faire levier sur son modèle social, sur la RSE et le développement durable pour imposer progressivement un nouveau modèle d’économie de marché. Comme l’écrit Patrick d’Humières dans une note de la Fondation Robert Schuman, « l’intégration très progressive de la responsabilité et de la durabilité dans les gouvernances et les projets des entreprises en Europe ouvre la porte à un modèle de firme engagée envers la société.
Même s’il reste encore minoritaire, ce modèle s’installe au sein de l’Union européenne, qui l’a encouragé, à travers plusieurs dispositifs fondamentaux (reporting extra-financier, investissement responsable, respect de droits fondamentaux) »[8]. Et il ajoute : « L’avènement d’un modèle économique européen ‘durable’, pressé par les exigences cruciales du moment, écologiques et sociales, s’avère une opportunité à saisir de la part des entreprises pour se construire une attractivité générale et une personnalité distinctive, porteuse d’une efficience qui ne veut pas être seulement actionnariale mais ouverte aux enjeux collectifs : considération des parties prenantes dans le processus de décision, émancipation du carbone, préservation des ressources rares, réduction des déchets, éco-conception et économie circulaire, mais aussi respect des conventions sociales internationales, notamment de la liberté syndicale, protection de la santé des salariés, loyauté dans les relations institutionnelles et collaboration avec la société et les Pouvoirs publics pour contribuer à la solution des enjeux collectifs ».
« L’Europe n’obtient aucun succès dans la lutte contre le réchauffement climatique »
Les émissions de CO2 issues de la consommation d’énergie fossile (qui représentent 80 % des émissions de gaz à effet de serre) ont diminué de 2,5 % en 2018 par rapport à 2017 au sein de l’Union européenne, selon les chiffres présentés par Eurostat en mai 2019. La France, quatrième pays contributeur avec 10 % des émissions de l’UE, connaît une baisse de 3,5 % de ses émissions.
L’Allemagne, qui compte à elle seule pour 22,5 % des émissions de l’UE, voit ses émissions baisser de 5 %. En revanche, le Royaume-Uni (11,4 % des émissions) ne parvient à faire baisser ses émissions que de 0,3 %, tandis que la Pologne (10,3 %) connaît une forte hausse de 3,5 % (après une hausse de 3,8 % en 2017). Parmi les autres pays, les plus fortes baisses sont enregistrées au Portugal (–9%), en Bulgarie (–8%) et en Irlande (–7%).
Même si beaucoup reste à faire, ces chiffres montrent que de nombreux pays de l’UE parviennent à obtenir des résultats.
« Le projet économique de l’UE a échoué »
L’UE est une force économique qui compte. Elle représente 21,7 % du PIB mondial (chiffre 2017) et se place en deuxième position du classement des ensembles économiques, derrière les États‑Unis (24,3 %) mais largement devant la Chine (15,0 %).
Les difficultés économiques persistantes de la France nous masquent les succès économiques de l’UE. Par exemple, le défaut de compétitivité des produits et services français se traduisent par la faiblesse des exportations et un déficit commercial qui se creuse. Ainsi, la France présente parmi les 28, le taux d’exportation (valeur des exportations / PIB) le plus faible. La France et le Royaume‑Uni se distinguent par la persistance d’un déficit des échanges de biens et services, qui s’établit respectivement à – 1,1 % et – 1,3 % du PIB en 2017. Mais qui sait que l’UE dans son ensemble est devenue fortement exportatrice nette, avec un solde des échanges extérieurs de biens et services qui s’établit à + 3,7 % du PIB en 2017 ?
De même, alors que la France parvient difficilement à diminuer son déficit budgétaire, le solde des administrations publiques n’est déficitaire qu’à hauteur de 1,0 % du PIB pour l’ensemble de l’UE (dernier chiffre connu, pour 2017).
« L’Europe est incapable de résoudre le problème de l’emploi »
Englués dans un chômage de longue durée, nous ne percevons pas que l’UE a fortement progressé ces dernières années sur le front de l’emploi. D’après les dernières données Eurostat, le taux de chômage dans la Zone Euro est tombé à son plus bas niveau depuis octobre 2008 et le début de la crise financière (7,9%). Mieux, dans l’ensemble de l’UE28, c’est la meilleure performance jamais enregistrée par Eurostat (6,7%). Par rapport à son pic de l’année 2013, le chômage dans l’UE a diminué de près de 40%.
Plusieurs pays dont l’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas ont quasiment renoué avec le plein emploi. Le taux de chômage allemand atteint, par exemple, le seuil de 3,2%. Finalement, il n’y a plus dans l’UE que trois pays qui ont un taux de chômage plus élevé qu’en France (Grèce, Italie et Espagne). La situation de la France s’améliore (son taux d’emploi est passé de 69% en 2014 à 71% en 2018) mais plus lentement que la moyenne européenne (passée de 69% à 73% sur la même période) et trop lentement pour être perceptible par les citoyens.
La France se distingue par une forte part de main‑d’œuvre dite « sous‑utilisée », ce qui reflète la forte représentation des personnes qui souhaiteraient travailler ou travailler davantage (halo du chômage, sous‑emploi) : la France se situe parmi les sept pays (tous des pays du Sud de l’Europe) présentant les taux de sous‑utilisation les plus élevés de l’UE, avec un taux de 17,7 %. Les problèmes de précarité sont plus fortement ancrés en France qu’ailleurs. Les emplois à durée limitée, ceux qui ont un terme fixé, défini dans le contrat de travail qui lie le salarié à son employeur sont mesurés en regroupant les contrats à durée déterminée (CDD, dont ceux en contrats aidés), les missions d’intérim et les contrats d’apprentissage : 15% en France contre 12% en moyenne pour l’UE. De même, l’insertion professionnelle des jeunes est particulièrement problématique. En 2016, le taux d’emploi des récents diplômés (73 %) est en France l’un des plus faibles des pays de l’UE, loin de l’objectif européen de 82 %.
Conclusion
Dans bien des domaines, l’UE a su monter sa force d’entraînement pour les pays membres. Danielle Kaisergruber le rappelait dans l’un de ses éditoriaux de Metis en janvier dernier : les « Européens » ont su être ensemble pour affronter le Brexit et ses conséquences ; ils ont commencé (enfin) à contraindre les industriels de l’automobile en matière d’objectifs de réduction des émissions de CO2 ; ils ont commencé (un peu) à s’opposer aux Gafa (RGPD et fiscalité), esquissé un projet d’assiette commune d’impôts sur les sociétés… Ils ont, sous l’impulsion de la France et avec l’appui de l’Allemagne et de la Belgique durci la directive sur le travail détaché, y compris dans le secteur des transports, ce qui n’était pas gagné. Ils ont créé une Autorité européenne du Travail…
Encore faut-il que les dirigeants sachent expliquer et mettre en perspective ces avancées. Aujourd’hui, on pourrait inverser le fameux aphorisme de Paul Valery, qui disait que « l’Europe n’a jamais eu la politique de sa pensée »…
Martin RICHER, consultant en Responsabilité sociale des entreprises,
Management & RSE
Pour aller plus loin :
Cet article est une version augmentée d’un article de M Richer préalablement paru dans Metis Europe : « La fatigue de l’Europe est une infox »
Lire la suite de cet article : « L’Europe à un tournant : le Pacte vert menacé », 3 juin 2024
Accès aux eurobaromètres du Parlement européen
Insee, « La France dans l’Union européenne – Edition 2019 », Insee Références, avril 2019
European Commission Reflection Paper, « Towards A Sustainable Europe by 2030”, January 2019
Crédit image : « Enlèvement d’Europe », 1580 (date conjecturale) par Paul Véronèse (1528-1588), huile sur toile, Palazzo Ducale (Palais des Doges), Venise. Entourée par ses servantes, la princesse Europe joue tranquillement et sans méfiance avec un taureau placide sans se douter que celui-ci est l’incarnation de Zeus, qui ne va pas tarder à l’enlever pour l’emporter dans l’île de Crête.
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[1] Source : Emotions and Political Engagement Towards the EU, March 2019
[2] Source : Closer to the Citizens, Closer to the Ballot, March 2019
[3] Source : Socio-demographic trends in national public opinion – Edition 5, March 2019
[4] Source : Socio-demographic trends in national public opinion – Edition 5, March 2019
[5] Les 17 objectifs de développement durable (ODD) ont été adoptés par les 193 pays membres des Nations Unies en 2015 et sont entrés en vigueur en janvier 2016. Ils représentent les grands enjeux planétaires que la communauté internationale se donne pour objectif d’améliorer à l’horizon de 2030. Les Etats mais aussi les entreprises s’y réfèrent de plus en plus souvent pour orienter les politiques publiques et leurs stratégies de RSE et Développement durable. Ils visent à mettre fin à l’extrême pauvreté, à combattre les inégalités, l’exclusion et les injustices, à préserver l’environnement et lutter contre le changement climatique, à garantir la paix et la sécurité.
[6] Source: SDSN SDG Index 2018; Eurostat, Sustainable development in the European Union 2018 edition
[7] « Indice Performance/ Risque EcoVadis 2018 – Etude comparative des résultats France aux autres régions du monde », Rapport EcoVadis, décembre 2018
[8] Patrick d’Humières, « Vers un modèle d’entreprise européenne durable ? », Fondation Robert Schuman, Question d’Europe n°460, 29 Janvier 2018
2 Responses
Bonjour,
Je ne suis pas certain que la majeure partie des gens soient prêts à vous suivre jusqu’au bout d’un tel argumentaire…le peuple, en tout celui des classes moyennes et populaires, vit dans sa chair le déclassement, le chômage et les baisses de niveau de vie subies depuis une quinzaine d’années, et il ne peut en effet exclure que les régressions sociales aient un rapport direct avec le système économique et la gouvernance mise en place au niveau européen… Le soutien initial très majoritaire à la révolte des Gilets Jaunes, 70 à 80%, est un indicateur significatif.
Et au delà de la littérature, le rejet exprimé quand à l’UE dans les campagnes et les banlieues est souvent d’une violence que vous pourriez peiner à imaginer.
Je trouve personnellement, et je tenais à l’exprimer, particulièrement choquant le fait que les résultats du référendum de 2005 (le seul fait démocratique réel et avéré) soient balayés d’un revers de main parce que les gens auraient choisi la peste plutôt que le choléra 5 ans plus tard… vous savez (je ne peux croire le contraire…) que l’élection présidentielle ne se joue pas en France sur l’adhésion à un programme, que seuls quelques % de citoyens auront lu, mais sur le charisme et la personnalité de chacun des deux candidats proposés. Prétendre que c’est sur la proposition ou non d’une nouvelle consultation sur l’UE que les jeux se seraient faits relève d’une construction intellectuelle pour le moins hasardeuse…
Le bilan positif de l’UE tel qu’il est décrit ici se heurte à bien des réalités, et en particulier se heurtera très bientôt au mur de la réalité climatique et/ou sociale, je ne suis pas certain que « expliquer et mettre en perspective ces avancées » soit la clef d’un avenir apaisé et heureux…