Les Trophées Défis RSE : bienvenue aux grands faiseurs

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Les entreprises qui se réclament de la RSE, parfois de façon bruyante, sont de temps à autre bien en peine de transformer leurs promesses en engagements. Elles sont souvent encore plus en difficulté pour transformer leurs engagements en actions réelles et concrètes. D’autres préfèrent le « faire » au « dire » et ce sont ces pionniers que le jury des Trophées Défis RSE veut distinguer.

Les anglo-saxons adorent le « name & shame », approche de soft-law (comme la RSE !) consistant à rendre visible ceux qui ne jouent pas le jeu. A nous de préférer le « name & celebrate », pour donner un coup de projecteur sur les acteurs les plus engagés, les initiatives prometteuses et les politiques ambitieuses, qui changent la donne. Ils sont ceux que j’appelle « les grands faiseurs » (voir : « Les leviers de la RSE : l’heure des grands faiseurs est venue »).

Ce qui m’a le plus frappé en 2023, c’est le gain en maturité des entreprises qui ont présenté leur candidature, y compris les TPE et PME, dans la mesure de leurs impacts et leur réflexion sur les choix à opérer pour combiner au mieux valeur économique, sociale, sociétale et environnementale. C’est de bonne augure pour la mise en œuvre de la nouvelle directive européenne, la CSRD, entrée en application début 2024, qui exige une approche plus pointue de la double matérialité. Ce progrès se matérialise par l’interpénétration des différentes communautés d’entreprises contributives, très visible parmi les candidats qui comptaient beaucoup d’entreprises labellisées Lucie, B-Corp, des participants à la CEC (Communauté des Entreprises pour le Climat), des entreprises à mission (loi PACTE), des entreprises de l’ESS disposant de l’agrément ESUS.

Pour citer quelques exemples concrets, j’ai été impressionné l’an dernier par :

La Macif (prix du Jury) a présenté le Projet Paloma, qui permet de traduire en langue des signes grâce à l’IA, pour par exemple remplir un constat amiable. Ce projet permet de répondre à une pénurie de compétences car il y a très peu de traducteurs en langue des signes en France. Ce service s’est également révélé utile pour les personnes éloignées de la pratique de la langue française.

Caractéristique du projet : une forte intégration des personnes sourdes dans le projet : diagnostic, design, etc. ; 200 personnes sourdes rencontrées.

Mesure de l’impact : satisfaction de la qualité de la langue des signes ; adhérence au projet.

Kingfisher (enseignes Castorama et Brico-Dépôt ; prix de l’Inclusion Sociétale – Grande Entreprise/ETI) a présenté ses initiatives de lutte contre le mal-logement. Dans ce domaine, Kingfisher a aidé 40.000 personnes en 2022 avec des actions menées par les salariés sur leur temps de travail, par exemple : hébergements d’urgence, rénovation de foyers, péniche du cœur, réseau de brico-bus. Cette cause de la lutte contre le mal-logement a été choisie parce qu’elle est en lien direct avec l’activité de Kingfisher, et donc très porteuse pour les salariés. Elle irrigue chacun des 4 piliers de sa politique RSE (soutien aux femmes vulnérables, lutte contre la précarité énergétique…). Enfin, elle est bénéfique pour l’ancrage local des magasins sur le territoire.

Signorizza (Chaine de restaurants ; prix du Capital Humain/RH catégorie TPE/PME). L’entreprise est labellisée Lucie et compte 25 collaborateurs au siège. Elle montre comment la RSE peut contribuer, conjointement avec la RH, à créer des facteurs de différenciation favorables au recrutement. Plusieurs initiatives d’amélioration de la QVT ont été prises, par exemple la fermeture d’une partie des restaurants le dimanche pour le confort des salariés et des meilleures conditions de travail (un week-end par mois off). Par ailleurs, une ouverture des critères de recrutement a été mise en place, qui permet de progresser vers l’inclusivité (ex : d’accord pour embaucher une femme qui ne veut travailler que le midi). Ils ont créé un réseau d’ambassadeurs et de référents au sein des restaurants (pour leurs restaurants en propre et pour la vingtaine de franchisés), ce qui permet de démultiplier les initiatives au-delà du directeur du restaurant. Cette idée a été soumise par le comité émergence (des jeunes).

L’année précédente, Canon Bretagne, qui a emporté le Trophée Capital Humain dans la catégorie Grande Entreprise/ETI démontrait concrètement son engagement vis-à-vis du handicap. Patrick Mercier, Directeur des Ressources Humaines et Nathalie Goibier, Responsable Ressources Humaines expliquent ainsi leur démarche :

« La volonté de maintenir dans l’emploi et de ne pas licencier nous pousse à améliorer en permanence les conditions de travail et à trouver des solutions en adaptant notre organisation. Par exemple nous avons décidé de ne pas automatiser à 100% une ligne de production pour conserver 50% de postes manuels avec un aménagement ergonomique. Ce fonctionnement hybride nous a permis de faire travailler des personnes avec des restrictions médicales. A noter que le taux de nos ressources internes répondant aux critères de travailleurs handicapés est de 9% soit 1,5 fois le taux légal. De même, différentes fonctions ont été internalisées comme l’entretien des locaux et des espaces verts ou le gardiennage. Ces choix ont aussi permis de reconvertir de nombreux salariés. »

J’encourage toutes les entreprises qui ont des réalisations à leur actif à candidater aux trophées Défis RSE.

 

L’an dernier, de nombreuses entreprises ont pu, à cette occasion, montrer des réalisations inspirantes. Et franchement, au milieu de la masse malodorante de greenwashing, quel plaisir de voir se distinguer les démarches authentiques et pertinentes !

Management & RSE est partenaire de ces trophées, qui vous font aussi bénéficier d’un vaste écosystème bienveillant, amplificateur de visibilité pour vos initiatives RSE.

La RSE est un moteur du changement par les impacts concrets qu’elle exerce. Les Trophées Défis RSE sont un moyen de les rendre visibles à l’intérieur, pour produire de la cohésion sociale et des envies d’implication, ainsi qu’à l’extérieur, pour construire votre réputation et créer de l’émulation.

A vous de candidater ! Le site des Défis RSE donne tous les renseignements nécessaires ici.

Attention, la date limite de candidature
est le 15 mai 2024

 

Martin RICHER, fondateur et président de
Management & RSE

 

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