Entreprise libérée : les succès ne sont pas toujours pérennes

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Au sein d’un dossier consacré à l’« entreprise libérée », Lucile Chevalier publie dans Le Parisien/ Aujourd’hui en France une interview de Martin Richer autour de la question :

L’entreprise libérée : pourquoi ça marche
dans certains cas et pas dans d’autres ?

Gérer une entreprise de façon collégiale, c’est le concept de «l’entreprise libérée». Mais ce type de management est-il efficace ? L’avis de Martin Richer, dirigeant de Management & RSE, société de conseil pour les dirigeants.

Propos recueillis par Lucile Chevalier

Supprimer les échelons hiérarchiques de son entreprise pour tout gérer tout de façon collégiale : budget annuel, marges, dépenses… Est-ce vraiment une bonne idée ?

Martin Richer – « La première fausse bonne idée est de se servir de l’entreprise libérée pour dégraisser les effectifs. Exemple : en 2015, un magasin d’un grand distributeur se « libère ». La direction du groupe explique qu’elle va faire confiance aux 97 employés, qui deviendront patrons de leur propre marché.

Présentée ainsi, l’idée séduit. Mais ensuite, l’enseigne se sert de ce concept à la mode pour réduire de 20 % les postes d’encadrement. Résultat : l’expérience avorte au bout de deux ans. L’enseigne n’avait ni travaillé sur l’autonomie des salariés ni sur la qualité de vie au travail. Elle n’a pas suffisamment réfléchi à la façon de passer d’un management directif, qui punit et contrôle, à un management de soutien, qui identifie les points forts et points faibles des salariés et les aide à progresser. Elle a simplement supprimé les managers. Cela ne pouvait pas marcher.

« Dans une entreprise libérée, le succès ne doit pas être lié à la volonté d’un leader, c’est toute l’organisation qui doit évoluer en permanence. »

Deuxième piège : croire trop vite que c’est gagné. Or, le succès ne doit pas être lié à la volonté d’un leader, c’est toute l’organisation qui doit évoluer en permanence pour que les effets de la « libération » restent positifs.

Sinon, on revient en arrière comme cela a pu être le cas de la biscuiterie Poult, pourtant un modèle, ou de Harley Davidson, après le départ à la retraite de son leader-libérateur, Richard Teerlink. Les succès des entreprises libérées ne sont pas toujours pérennes. »

 

Pour aller plus loin :

Entreprise libérée : «Les succès ne sont pas toujours pérennes», Le Parisien/ Aujourd’hui en France, 21 janvier 2019

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Approfondissez l’approche des entreprises libérées : « L’entreprise libérée est-elle socialement responsable ? »

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