Studyrama – Une RSE comprise, adoptée, vécue et mise en débat au sein des organisations

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RSE et management font-ils bon ménage ? Incontestablement oui. Introduire de meilleures pratiques dans la gouvernance des organisations, veiller aux relations et aux conditions de travail dans l’entreprise, encourager la diversité… Explications de Martin Richer, consultant RSE, membre du comité de labellisation LUCIE.

De quelle manière RSE et management sont-ils liés ?

Lorsque l’on veut appliquer le principe de RSE à l’intérieur d’une entreprise, on débouche très rapidement sur des problématiques managériales. Car les enjeux qu’implique ce genre de politique concernent la vie opérationnelle d’une entreprise. Comment veiller à un recrutement plus diversifié ? Comment veiller à une politique de rémunération plus égale entre hommes et femmes ? Comment veiller à ce les femmes aient autant d’opportunités de formation et de promotion que leurs homologues masculins ? Ces problématiques de RSE sont aussi des problématiques managériales. Des préoccupations concernant le quotidien des salariés. Toute entreprise cherchant à embaucher et à conserver les meilleurs talents devra donc les prendre en compte, car c’est ainsi qu’elle motivera des effectifs à la recherche d’un discours intégrant des éléments de citoyenneté, de préservation de l’environnement, et une vraie volonté de contribuer à un projet de société. La RSE au quotidien.

« Une prise de conscience encore insuffisante de la part des entreprises »

Quels sont aujourd’hui les freins à la mise en place d’une politique de responsabilité au sein des entreprises ?

Incontestablement une prise de conscience encore insuffisante du phénomène. Aujourd’hui, entre 70 % et 80 % des entreprises se contentent de quelques opérations de communication et d’une simple stratégie d’affichage. Heureusement, on assiste à une évolution lente mais profonde, via notamment l’arrivée aux commandes de cette fameuse génération Y aux aspirations justement plus sociétales. Aujourd’hui, on ne peut plus uniquement promouvoir une simple stratégie de productivité. Une société de la connaissance met au contraire en avant le capital humain des entreprises ou encore des valeurs comme l’innovation, qui peuvent être de vrais leviers de succès. J’en veux pour preuve le succès de groupes comme Philips, qui a intégré une très grande part de produits éco-conçus à son business model. De quoi en faire un élément de différenciation compétitive.

Les entreprises auraient donc tout intérêt à davantage appliquer une stratégie cohérente en matière de RSE…

Exactement. Alors qu’elle se résume encore souvent à quelques déclarations d’intention, la Responsabilité sociétale des entreprises peut s’avérer un vrai levier de compétitivité. Bien véhiculée à travers toutes les composantes des organisations, elle peut être un vecteur de mobilisation de l’effectif et un moyen de se différencier efficacement de la concurrence. A condition qu’elle soit diffusée par le biais de chaque métier, depuis la direction générale jusqu’aux achats en passant, bien sûr, par les RH et jusqu’aux moindres lignes managériales. Pour être pleinement efficace, la RH doit être comprise, adoptée, vécue et mise en débat.

Le Comité de labellisation du Label LUCIE est constitué d’experts indépendants et de représentants d’associations en RSE. Sa mission : analyser l’adéquation entre les engagements pris par les entreprises et les voies de progrès mises en évidence par l’évaluation finale.

Propos recueillis par Antoine Teillet, mars 2015
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